Matinées du 29 et 30 octobre 2008.

Un avenir numérique ? Des réponses créatives…

Cette table ronde envisage de présenter les réflexions et les propositions de différents acteurs opérant dans le champ cinématographique autour de la question des nouvelles technologies et des nouvelles manières de produire et de raconter pour et par le cinéma.

Cette table tonde s’articulera autour de trois axes :

• Le modèle de production « classique » et sa filière organisée autour du format 35 mm.
• Les nouvelles technologies, les films à petits budgets et les nouvelles manières de produire.
• Nouvelle logique de production, nouvelle esthétique ?

Il s’agit, tout d’abord, de définir, quelles sont les continuités et les ruptures entre la production et les formes d’expression classiques et les approches émergeantes dans l’art de dire et de faire.

Il s’agira ensuite de voir quelles sont les spécificités de ce nouveau modèle basé sur les nouvelles technologies et qui semble lier haute qualité artistique, petits budgets et larges audiences.

Quelles sont les possibilités et les contraintes charriées par ces nouvelles technologies ? Les contraintes n’étant pas toujours un frein ou une limitation. « L’absence de contrainte est l’ennemie de l’art » écrivait Orson Welles.

Ainsi, si l’accès aux nouvelles technologies est aujourd’hui relativement aisé pour les cinéastes d’Afrique et du Monde Arabe .L’expérience du Nigeria avec près de neuf cent films vidéo produits annuellement est souvent présentée comme la preuve de l’opportunité qu’offrent les nouvelles technologies pour faire des films à coûts réduits. Mais de nombreuses interrogations entourent cette expérience quant à son apport artistique et surtout quant aux représentations que ces films à petits budgets véhiculent.

La profusion de films, rendue possible par l’accessibilité de la chaîne de fabrication numérique, n’est pas non plus l’unique critère pour juger de la vitalité d’une cinématographie. Le fait de faire l’économie de la formation, de la projection en salles et de l’apport professionnel d’un producteur, mène souvent à des concessions notables au niveau de la qualité.

C’est justement cette qualité qui est le plus, sans lequel, les cinématographies de nos pays ne sauraient trouver leur place dans un monde globalisé. Faire des films chez nous implique des choix éthiques et esthétiques particuliers.

Ainsi, l’objectif de cette table ronde consiste-t-il à débattre des tendances actuelles qui se dessinent dans différentes cinématographies indépendantes et à sonder les évolutions que connaissent les cinématographies du Sud et particulièrement celles d’Afrique et du Monde Arabe.

Il nous faut aussi envisager et évaluer toutes les perspectives et opportunités offertes par les nouvelles technologies.

L’expérience de nombreux films faits avec de petits budgets mérite d’être appréciée, d’autant que ces travaux ont rompu ce cercle désenchanté qui voue à l’anonymat le cinéma indépendant et de qualité.

Le cycle de projections entrant dans le cadre de la section « D’Irlande et d’Afrique » consacrée aux productions à petits budgets et souvent tournés grâce aux nouvelles technologies, offrira une occasion de voir des films qui, en s’éloignant du mirage du modèle commercial « exportable », annoncent la naissance de nouvelles formes de production et d’expression ouvertes au grand public…

Tarek BEN CHAABANE