Lydie Diakhaté, productrice franco-africaine
Pour une image positive de l’Afrique
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Franco-sénégalaise basée à Paris, Lydie Diakhaté est née à Nice, en France. Après des études d’économie à Nice et d’anthropologie visuelle, cette Méditerranéenne jusqu’au bout des ongles (sa mère est française, son père italien et sa grand’mère corse) a découvert sur le tas ses racines africaines. « Mon premier contact avec l’Afrique a eu lieu lorsque ma mère s’est remariée avec un Français et est partie travailler en Colombie. J’ai fait un voyage au Sénégal à l’âge de 26 ans et là je me suis sentie chez moi », raconte-t-elle. Pour pouvoir aller à la rencontre des Africains et mieux les comprendre et les aimer, Lydie a opté pour le journalisme et, surtout, pour la presse écrite. Elle n’a pas tardé à être attirée aussi par le cinéma. C’est donc tout naturellement qu’elle a décidé d’approcher le continent non plus seulement par les mots, mais aussi par les images. Elle a ainsi monté le projet d’une série de documentaires pour montrer l’Afrique d’aujourd’hui à travers ses héros urbains. Après la création de sa société audiovisuelle K’a Yéléma Productions, elle a commencé à travailler avec Manthia Diawara, réalisateur du film « Conakry Kas » (Les habitants de Conakry), un documentaire qui sera projeté aujourd’hui, lundi 4 octobre, à 10 heures, à la Maison de la Culture Ibn Khaldoun, dans la compétition officielle de la section - vidéo.
« Il est important de montrer l’Afrique moderne, loin du regard misérabiliste habituel, qui s’attarde sur les images de la faim, des guerres civiles et des maladies. J’essaie pour ma part de promouvoir une image positive de ce continent vivant, riche et pluriel », explique Lydie Diakhaté. Le premier film de la série s’intitule « Bamako Sigi Kan » (Le pacte de Bamako), qui raconte les légendes liées à la naissance de cette ville. « Conakry Kas » est le second. Le réalisateur y va à la rencontre des habitants de la capitale guinéenne. Ces derniers racontent leur société d’aujourd’hui comme ils la vivent et comme ils la voient. Ils disent leur identité, leurs aspirations, leurs rêves. Le film essaie de garder une distance vis-à-vis du discours politique et de laisser les gens parler le langage du cœur, sans emphase et sans fioritures.
Ce film qui a reçu le 1er prix du Festival international du film de Zanzibar, en Tanzanie, raconte tout un pays, la Guinée, à travers sa capitale Conakry, une ville en mouvement. Le réalisateur Manthia Diawara – auteur de « Sembene Ousmane : The making of African Cinema » (1993), « Rouch in Reverse » (1995), « In search of Africa» et « Diaspora Sigi-kan» (2002) – fait découvrir Conakry à son ami, le comédien et fervent défenseur des droits de l’homme Danny Glover. Les deux hommes vont à la rencontre de ces « héros urbains », anonymes et grandioses, des hommes et des femmes qui donnent à la ville son identité.


Yousra Z.

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