Le comité d’organisation de cette session, dirigé par Dorra Bouchoucha, a dévoilé le contenu du programme, la compétition officielle, les hommages et les différentes sections parallèles.
Le grand jury international de films en 35mm sera composé de l’écrivain algérien Yasmina Khadra, l’acteur égyptien Ezzat El Alayli, la cinéaste  nigérienne Rahmatou Keita, le tunisien Nouri Bouzid, le musicien sénégalais Ismaël Lo, la comédienne française Emmanuelle Béart, et la directrice du musée du cinéma d’Amsterdam, Sandra Den Hammer. Le jury vidéo réunira la documentariste palestinienne Alya Arasoughly, l’allemande Doris Hegner, le Sénégalais Félix Samba N’diaye, le tunisien Ridha El Béhi et l’Egyptienne Nadia Kamel.

L’ouverture...

Pour bien accueillir les films, le ministère de la culture et de la sauvegarde du patrimoine a entamé des travaux de restructuration des salles de cinéma de Tunis pour assurer de meilleures conditions de projection. C’est pour cette raison que la cérémonie d’ouverture aura lieu au théâtre municipal qui compte près de 900 places et qui sera aménagé pour l’occasion. Et afin  de donner la possibilité au maximum de personnes de suivre la soirée d’ouverture, la direction a prévu d’ouvrir les portes de la salle le mondial pour une projection en direct de la cérémonie. Une bonne astuce qui évitera les bousculades et la mauvaise organisation des sessions précédentes.

Compétition et hommages

Pour répondre au devoir de mémoire, le film de l’ouverture sera le dernier long métrage de Youssef Chahine «  Chaos ».
De même, d’autres hommages seront rendus à d’autres maîtres du cinéma du sud, à savoir Ousmane Sambène et Ahmed Bahaeddine Attia, eux aussi disparus récemment.
Comme chaque session, les JCC ouvrent la compétition pour les films du sud, arabes et africains, longs et courts et section vidéo.

La compétition  des films de long-métrage 35 mm verra concourir 19 films dont 15 arabes et 4 africains; côté courts-métrages, il n’y aura que 9 films dont 3 tunisiens et 3 africains.
Cette sélection révèle, bel et bien, la baisse de la participation des productions subsahariennes due aux difficultés de production sur le continent.

Rencontres et tables rondes

De même, des séances spéciales, une section consacrée aux cinémas du monde et de nombreux hommages aux cinématographies de Palestine, d’Algérie et de Turquie complètent le programme. Ainsi que des rencontres autour de l’impact des nouvelles technologies sur la production des films à petits budgets, un atelier de projet qui permettra à de jeunes auteurs d’obtenir des aides, des leçons de cinéma données par Jean- Claude Carrière et Jacques Fieschi et la mise en place d’un «  Producer’s Network », sans oublier l’hommage au producteur Humbert Balsan, prétexte à une réflexion sur le métier de producteur.

Allen, De Palma, Akin, Loach
et les autres...

Parmi les invités de marque de cette 22e édition des JCC, nous comptons Jeanne Moreau, Nicole Garcia, Khaled Nabaoui et bien d’autres acteurs du cinéma du sud.
La fenêtre qu’ouvrent les JCC à chaque session sur le cinéma du monde sera marquée par de grands films inédits primés dans des festivals prestigieux tels que Cannes ou Venise et dont plusieurs seront présentés en première mondiale. nous citons : «de l’autre côté» de Fatih Akin, « Vinyan » de Fabrice Du Weltz,  «Entre les murs» de Laurent Cantet, « Desert Dream »  de Zang Lu, « Ezra » de Newton Aduaka, « It’s a free world» de Ken Loach, « Redacted » de Brian de Palma et «Vicky Cristina Barcelona» de Woody Allen.

Cinéma tunisien, le talon d’Achille

Concernant la participation tunisienne, elle reste discutable à cause du nombre réduit des films produits  entre 2006 et 2008, on s’attendait à voir «Thalathoun» de Fadhel Jaziri et « Cinecitta » de Brahim Letaïef  qui sont encore en  post-production. Ce manque de films tunisiens a obligé le comité de sélection à retenir les deux films les plus récents, à savoir «l’autre moitié du ciel» de Kalthoum Bornaz  et «Un si beau voyage» de Khaled Ghorbal. Quant au troisième film, il n’est autre que le film français  «Khomsa» du tunisien de nationalité française Karim Dridi !!!
Malgré certaines critiques et réserves sur les films en compétition, la 22e édition des JCC nous réserve, tout de même, de belles surprises avec des films inédits, des premières mondiales et une  ouverture sur des cinématographies lointaines et des expériences originales.