Culture
J.C.C. 2008: Une participation africaine tronquée


Traditionnellement, le public cinéphile fidèle aux JCC est habitué à des œuvres d’une qualité indéniable réalisées par les cinéastes confirmés du Continent noir. Mais en parcourant le programme de cette édition qui commencera dans quelques jours, on a l’impression, hélas, que la participation africaine est réduite au simple état d’un «baobab déserté par les sages du village».

Avec 14 pays africains représentés à cette 22e édition programmée à partir du 25 octobre, la participation africaine n’est pas négligeable en termes d’œuvres cinématographiques. Ce qui est à souligner, c’est qu’en termes de films réalisés par les cinéastes de haute trempe et les plus connus, l’Afrique subsaharienne semble en quelque sorte faire le figuratif, sauf en cas de surprise agréable. Certes, les critères d’appartenance sous régionale et linguistique sont pris en considération dans la sélection des œuvres des différentes compétitions de cette session, mais ce qui tronque un tout petit peu cette session, c’est l’absence remarquée des films de cinéastes de la catégorie de Ousmane Sembène, Djibril Diop Mambety, Souleymane Cissé, entre autres. Des œuvres de cinéastes inconnus, issus d’une nouvelle génération, seront sûrement au rendez-vous, mais sont-elles de qualité ? C’est sans doute la principale interrogation qui trotte aujourd’hui dans l’esprit de plus d’un cinéphile.

Pour revenir donc à ces films sélectionnés pour les différentes compétitions de ces JCC, disons qu’ils émanent de cinéastes originaires de toutes les régions de l’Afrique subsaharienne. Les régions de l’Afrique de l’Ouest et Centrale francophones seront représentées, en effet, par six films, toutes compétitions confondues. Dans la catégorie des longs métrages, citons entre autres, «Faro, reine des eaux» du cinéaste burkinabé Salif Traoré, «Une affaire de Nègre» du réalisateur camerounais Osvalde Lewat et «La Robe du temps» du nigérien Malam Saghirou, dans la complétion Vidéo Long-métrage.

L'Afrique anglophone sera elle aussi présente aux JCC 2008 avec deux œuvres en provenance de l’Ethiopie et de l’Afrique du Sud qui concourront dans la catégorie des longs métrages. Il s’agit de «Taiza» de l’Ethiopien Hailé Gerima et de «Zimbabwe» du sud-Africain Darrell Roodt. Le Nigeria participera dans le volet des «Cinémas du monde». Quant à l’Afrique lusophone, elle n’a pas été non plus oubliée puisqu’elle sera représentée par le Mozambique et le Cap-Vert. Deux films réalisés par les cinéastes de ces pays, en l’occurrence, «Cap vert mon amour» de Anna Ramos Lisboa dans la complétion des longs métrages et «Terra Sonambula» de Tereza de Prata, sont sélectionnés dans la catégorie des «Cinémas du monde».

Bonne note toutefois, dans les jurys des différentes compétitions et comme le veut la tradition des JCC, d’éminents hommes de culture, artistes et cinéastes ont été conviés pour évaluer les œuvres cinématographiques en compétition. Rahmatou Keita, cinéaste nigérienne, Ismael Lo, chanteur sénégalais, Félix Samba N’Diaye, cinéaste sénégalais, Souad Hussein, fonctionnaire djiboutienne à l’Organisation Internationale de la francophonie seront, en effet, les personnalités originaires de l’Afrique subsaharienne présentes dans les différents jurys de cette session. Devoir de mémoire oblige, Ousmane Sembène, sera parmi les cinéastes défunts auxquels, les JCC rendront un vibrant hommage.

Ousmane WAGUE