La 25ème session des JCC se tiendra du 29 novembre au 6 décembre 2014

Aspect du cinéma roumain contemporain


LA "NOUVELLE VAGUE" DU CINÉMA ROUMAIN


Il a fallu attendre les années 2000 soit une douzaine d'années après la chute du régime de Ceausescu pour voir s'affirmer une cinématographie roumaine aujourd'hui une des plus dynamiques, des plus suivies par la critique et les grands festivals internationaux.

Jusqu'au début des années 90, le cinéma roumain était incarné par Lucien Pintillé, metteur en scène de théâtre et cinéaste. Les années quatre vingt-dix ont constitué une période au cours de laquelle le cinéma roumain semblait prendre ses marques par rapport au nouveau contexte politique.

Les débuts des années 2000 constituent l'acte de naissance de la nouvelle vague du cinéma roumain à travers deux films « Le matos et la Thune» (2001) de Cristi Puiu et « Occident » de Cristian Mungiu ( 2001) remarqués au festival de Cannes. A ce duo de réalisateurs consacrés par leurs secondes oeuvres « La mort de Dante Lazarescu » pour Puiu (Prix un certain regard à Cannes en 2005) et « Quatre mois trois semaines deux jours » pour Mungiu ( Palme d'or du festival de Cannes en 2007), il y a lieu d'ajouter le joyeux luron Corneliu Porombuiu cinéaste caustique dont le « 12h08 à l'est de Bucarest » a obtenu la Caméra d'or à Cannes et « Policier adjectif» le prix un certain regard en 2010. Cette « nouvelle vague» roumaine ne se limite pas à ces trois noms même s'ils sont les plus en vue, il y a lieu d'y ajouter Radu Muntean, Calin Peter Netzer, Nae Caranfil et de nombreux autres presque tous quarantenaires et formés à l'institut de cinéma et de théâtre de Bucarest.

Cette nouvelle vague doit son succès à la variété qui la caractérise en dépit des fortes convergences stylistiques entre les auteurs qui y sont apparentés.

Engagés selon des modalités différentes dans une exploration réaliste de leur époque expurgée de tout esthétisme , les réalisateurs de « la nouvelle vague » du cinéma roumain ont su trouver des voies spécifiques pour donner à voir leur pays. L'hyper-réalisme du très Balzacien Puiu, le cinéma chirurgical de Mungiu, la causticité et l'intelligence du comique chez Porumbuiu, le psychologisme de Netzer, la choralité de feu Nemescu brossent un portrait protéiforme d'une Roumanie prise en tenailles entre les dépendances du passé et un présent aliénant. La vie sous la dictature communiste constitue un thème fortement présent chez les cinéastes de la « nouvelle vague ». Un passé traumatique qui ne cesse de hanter cette génération. Ce passé est revisité dans ce qu'il a de plus tragique mais aussi de plus comique. Le présent avec ses difficultés de vivre, la machine à broyer du Marché est radioscopiée dans certains films du programme avec toujours ce même constat d'une humanité en déshérence. Heureusement presque toujours avec le sourire pour désamorcer.

Ikbal ZALILA


139 -   12H08 A L’EST DE BUCAREST de Corneliu Porumboiu - ROUMANIE ( 2006 )

140 -   LA MORT DE DANTE LAZARESCU de Cristi Puiu - ROUMANIE ( 2005 )

141 -   AURORA de Cristi Puiu - ROUMANIE ( 2010 )

142 -   4 MOIS, 3 SEMAINES ET 2 JOURS de Cristian Mungiu - ROUMANIE ( 2007 )

143 -   AU-DELA DES COLLINES de Cristian Mungiu - ROUMANIE ( 2012 )

144 -   BOOGIE de Radu Muntean - ROUMANIE ( 2009 )

145 -   MERE ET FILS de Calin Peter Netzer - ROUMANIE ( 2012 )

146 -   CONTES DE L’AGE D’OR de Hanno Höfer, Razvan Marculescu, Cristian Mungiu, Constantin Popescu, Ioana Uricaru - ROUMANIE ( 2009 )

147 -   MORGEN de Marian Crisan - ROUMANIE ( 2010 )

148 -   PICNIC de Adrian Sitaru - ROUMANIE ( 2008 )




©2014 All rights reserved by www.jcctunisie.org