Master Class

Mourad Ben Cheikh Des intervenants de disciplines diverses animeront cette année quatre Master Class, qui traiteront de sujets aussi variés que pointus, fondés sur leur expérience tant pratique qu’académique. Du cinéma de la diaspora au journalisme culturel, de la direction d'acteur au montage, les professionnels et les profanes pourront profiter de l’expérience de nos conférenciers.
L'expression cinématographique de la Diaspora sera traitée par Pierre-Henri Deleau et Kamel Cherif. Ils aborderont la représentation que le cinéma se fait du déraciné et aussi la représentation que ce dernier se fait de lui-même.
Lors d’un débat qui aura lieu au siège du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), les journalistes Khaled Tebourbi et Bady Ben Naceur présenteront « la pratique du journalisme culturel », une pratique qui continue à osciller entre critique et information.
Pour la troisième séance, Nadia Ben Rachid, César du meilleur montage 2015 pour Timbuktu, parlera de son métier du montage.
Enfin, le Palestinien Mohamed Bakri, riche de sa longue expérience d'acteur théâtral et cinématographique, exposera le point de vue de «L'acteur devant la caméra ». Il expliquera les subtilités qui caractérisent, et différencient, la prestation de l’acteur de théâtre, de celui du cinéma.

Mourad Ben Cheikh


 

Master class - 1er novembre 2016

Kamel Cherif
Né en Tunisie, Kamel Chérif arrive en France à l'âge de cinq ans. Il suit une formation classique de comédien puis entre au Centre Américain pour y suivre les cours de l'Actor's Studio. Il joue Molière, Shakespeare, Pirandello, Camus et du théâtre de boulevard avec Annie Girardot… Au cinéma, il joue sous la direction de Bertolucci, Corneau, Salvadori, Lauzier, Reigueiro, Tavernier… En 1999, Kamel Chérif réalise et coproduit son premier court métrage "Premier Noël" qui a obtenu plus d'une cinquantaine de prix à travers le monde, dont le Grand Prix Cannes Junior 2001. En 2004, il réalise et coproduit Signe d'Appartenance qui a obtenu le Lion du Meilleur Court métrage à la 61e Mostra de Venise.
Pierre Henri
a été assistant d'Henri Langois, avant de fonder en 1969 la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes, qu'il a dirigée pendant 30 ans. Directeur de festivals de cinéma reconnu, il a également créé le FIPA (Festival International des Programmes Audiovisuels) à Biarritz en 1987. Aujourd'hui, et depuis 1990, il est Délégué Général du Festival International du Film d'Histoire de Pessac. Il a également été assistant-réalisateur pour Pierre Kast et Jacques Doniol-Valcroze, mais aussi producteur. À ce titre, il a été juré dans de nombreux festivals internationaux tels que Berlin, Venise, Rio, Téhéran et bien d'autres…

Diaspora

L'IMMIGRATION AU CINÉMA Une histoire en manque d'images Ou Des images en manque d'histoire
Que nous disent les fictions sur la place qu'occupent les populations issue de l'émigration dans notre imaginaire collectif ?
En 1917, Chaplin réalise L'immigrant, où il met en scène avec dérision les angoisses du jeune immigré qu'il fut lui-même.
Il faudra attendre les années 60 pour qu'à son tour Elia Kazan aborde l'immigration dans son film America America.
A travers le portrait d'un jeune Anatolien, animé du désir de rejoindre la terre de ses rêves. Le héros n'est autre que l'oncle du cinéaste.
Cette dimension autobiographique est une constante du cinéma de l'immigration. Il s'agit le plus souvent de récits à la première personne , qu'il soient sous forme de documentaire comme de fiction, comme si le cinéma donnaient aux réalisateurs la possibilité, à travers leurs personnages, de répondre à une des questions centrales que pose l'exil, celle de l'identité.
Il est vrai qu'en France, le chemin parcouru en termes de représentations lié à l'imaginaire colonial d'hier est indéniable. Nous sommes passés d'Ali Baba et les 40 voleurs de J. Becker à un prophète de Jacques Audiard.

Autrement dit, nous sommes passés de l'arabe dont on se moque à l'arabe objet de fantasme et de peurs. Même si la qualité cinématographique de ses deux œuvres n'est nullement en cause. Une des questions qui se pose est celle-ci : Quel est l'espace dédié aux populations d'origine émigrées dans le fil narratif des fictions ?
Qui écrit et filme ces histoires ?
Il est dit dans le documentaire Les Caprices de Marianne V – « Une mémoire qui ne s'exprime pas, c'est une bombe à retardement… »
Il est essentiel de raconter pour apaiser.
MAIS QUI RACONTE ?
Quelle est l'influence de la présence de réalisateurs et de professionnels du cinéma d'origine maghrébine sur la création cinématographique française d'aujourd'hui ?
D'après le sociologue Pascal Blanchard "(…) L'image de l'Arabe agressif et dangereux, fourbe et voleur, traître et menteur donc rebelle est dénoncée par les cinéastes d'origine maghrébine, mais en fin de compte, aucune nouvelle image assez puissante ne vient s'opposer à l'archétype colonial"
Est ce pour cette raison que le documentaire les caprices de Marianne va de l'espoir au désenchantement…
Robert Bresson écrivait ''L'art du cinéma ne consiste ni à représenter le monde ni à le renier, mais à le fragmenter et à le rassembler pour le faire apparaître sous un autre jour lui conférant ainsi la qualité d'un monde neuf qu'aucun des arts existants ne laissait soupçonner"

jcc2016
Kamel Cherif
Pierre Henri

 

Master class - 2 novembre 2016

Mohammad Bakri
Depuis 40 ans, Mohamed Bekri travaille devant la caméra en tant qu'acteur et derrière la caméra en tant que réalisateur. Il a participé dans plus que 40 films et réalisé 4 longs documentaires pour la cause palestinienne contre l'oppression. Depuis 1986, il a réalisé avec son ami le réalisateur Mazen Ghattas et a co-écrit un roman avec Emil Habibi intitulé '' Les étranges facteurs de la disparition de Saiid Abi Naahs Almoutashaael ''. Ce roman qui défie le mouvement sioniste et ses mensonges, confirme la réalité de l'entité palestinienne civile et historique en terre de Palestine.

L'acteur devant la caméra

Moi Mohamed Bakri, je vais me présenter aux participants, mon expérience au théâtre et au cinéma, que fait un acteur devant la caméra? Que fait un Réalisateur derrière la caméra ? Je crois que n'importe quel acteur doit être honnête … Ne joues pas le personnage, sois le personnage ! Ce fameux '' Toi '' est le centre d'intérêt de notre Master Class.

jcc2016
Mohammad Bakri

 

Master class - 3 novembre 2016

Khaled Tébourbi
Licencié en droit (Tunis 1971). Formé au luth et au Mâlûf classique tunisien dès 1960 à la Rachidiya, avec le Maître Tahar Gharsa. Il entre au journal « La Presse » en 1974 et dirige le service culturel de la revue Dialogue jusqu'à 1985 puis celui de du journal l'Action de1985 à 1987. En 1987, il retourne au journal « la Presse » comme rédacteur en chef principal et directeur du « Magazine » dominical. Il a reçu le prix national de la critique culturelle en 2000 et le prix de la critique musicale (Association tunisienne de Musicologie) en 2008.
Bady Ben Naceur
Enseignant de français et journaliste à la Presse de Tunisie depuis 1972. Critique d'art attitré, il a participé à tous les débats sur l'art (monographie d'artistes, conférences, séminaires…) et a contribué à la naissance d'espaces. Peintre autodidacte navigants entre l'art formel et informel, il expose depuis 1980. Il a organisé des semaines culturelles et artistiques à Marseille et Barcelone…Parmi les ouvrages édités Aly Ben Salem, Mahmoud Sehili, Nja Mahdaoui, Lisa Séror…Actuellement retraité, il continue de s'occuper d'Art.

Le journalisme culturel

Qu'est-ce qu'être journaliste culturel ? Informer sur la culture, les arts et les spectacles ou juger des oeuvres à la façon du critique d'art ? Avec la révolution et la fin de la censure qu'en est-il de l'indépendance du journalisme culturel dans les médias publics et privés ? Comment expliquer l'invasion des producteurs, des promoteurs, des annonceurs ? Comment se comporte le journaliste culturel lorsqu'il fait partie du bureau de communication d'un événement ? L'opinion n'est elle pas alors orientée ? « marchandisée » ? Comment préserver l'éthique et la crédibilité de cette profession ?

jcc2016
Khaled Tébourbi
Bady Ben Naceur

 

Master class - 4 novembre 2016

Nadia ben rachid
Elle a commencé sa carrière en montant des films sur pellicule 35 mm, avant de passer au montage numérique. Nadia a également monté de nombreux documentaires. Elle décrit le processus du montage comme étant la mise en forme de l'idée du réalisateur d'une façon harmonieuse et fluide. Son style de montage est qualifié de « nimble editing » (pouvant être traduit par « édition agile ») par le magazine britannique New Statesman.

Le Montage cinéma

Le montage n'est pas une mécanique qui met des bouts de films ensemble, le monteur est responsable de l'indéfinissable atmosphère présente à travers l'ensemble du film. Il faut avoir le sens du rythme, une capacité innée à visualiser les choses et à comprendre l'essence du comique et du dramatique. Le montage doit extirper la vérité d'un film, c'est à la fois une affaire d'instinct, d'intellect et d'émotion que l'experience affute. Une simple coupe peut exalter la subtilité d'une performance d'acteur, un changement d'angle ou ajuster le rythme d'une séquence, peut avoir un impact sur le déroulement de l'ensemble du film.

jcc2016
Nadia ben rachid