Arab(Tunisie) - JCC : 1988 - 98 min


Fadhel Jaïbi & Fadhel Jaziri




Le collectif du nouveau théâtre n’en est pas à sa première expérience. Il y eut la noce... Et voila la tentative réédite ARAB, la pièce qui a battu tous les records de l’histoire du théâtre en Tunisie, a été portée à l’écran.

Disons-le tout de go. Sans discours ni autre littérature. Arab, le film promet d’être l’événement cinématographique de l’année... un événement dans l’histoire du cinéma en Tunisie. Non, il ne s’agit pas d’une pièce de théâtre portée à l’écran, mais d’un film qui a son langage propre, soumis aux lois du genre… L’histoire est celle-là même de la pièce, les acteurs sont les mêmes (Jalila Baccar, Lamine Nahdi, Fadhel Jaziri, Fethi Haddaoui, Zahira ben Ammar…) les personnages sont les mêmes (Koreich, Asfour l’hôtesse de l’air, Arbia…) le lieu est le même (la cathédrale Saint Louis de Carthage)

Il s’agit pourtant de tout autre chose. Le huis clos ne se limite plus à mettre à nu la misère d’un monde (ce monde arabe frappé de malédiction).Il raconte aussi la vie et la mort et l’amour et l’espoir…

Plus clémente que l’espace théâtral, la caméra permet aux acteurs de mieux se déplacer dans l’espace pour mieux montrer la vanité. De voyage que l’homme arabe tente d’accomplir dans sa tête.

Le gros plan en devient un relais, un arrêt un temps mort ouvrant sur un constat d’échec toujours recommencé. Et quand le champ s’ouvre, c’est pour dire, avec plus de cruauté encore, qu’entre les murs de ce refuge-prison il n’y a point de salut… que la sourcière, c’est toute l’histoire d’un monde arabe qui a tissé autour de lui-même une toile inextricable d’araignée, ou il mourra … Ne pourra s’en sortir qui y a mis la main… L’enfant, dans le ventre de l’hôtesse, reste l’unique espoir. Il n’est pas encore de ce monde fichu. Sa mère espère qu’il en sera différent… et que sa différence viendra la délivrance…

(Extraits)
Source : Journal Le Renouveau