Du 30 octobre au 6 novembre, la Tunisie a vibré au rythme de la 32ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC). Cette édition célèbre les retrouvailles avec le cinéma. Elle était ainsi singulière en renouant le public avec les salles obscures après la morosité imposée par la crise sanitaire. Les JCC ont permis la découverte de films exceptionnels mais aussi de belles rencontres.
Sur la scène de la salle l’Opéra à la Cité de culture, le maître de la cérémonie de clôture, Néjib Belkadhi, a donné le clap de fin sur la 32ème édition des JCC devant un parterre d’invités tunisiens, arabes, africains et internationaux.
Le directeur des JCC, Ridha Béhi a commencé par se féliciter du succès de cette édition. Il s’est dit fier et reconnaissant envers toute l’équipe du festival. Le directeur des JCC a souligné que malgré quelques lacunes, cette édition a rempli son rôle en sélectionnant des films tunisiens, arabes, africains et internationaux de qualité et de renom, et en organisant des tables rondes donnant lieu à des échanges brillants et constructifs. Il a mis l’accent également sur la réussite des sections des JCC, à l’instar des « JCC dans les casernes », « Visions Libye », « Visions Belgique », la section « Adaptations » ou encore les distinctions accordées à des artistes et techniciens tunisiens, arabes, africains et internationaux.
Au fur et à mesure des différents retours en vidéos sur les moments forts des JCC, le palmarès a été dévoilé. Un court métrage produit et réalisé par les détenus de la prison de Mahdia a été projeté lors de la cérémonie de clôture.
Prix Carthage « Ciné promesse »
Son jury est composé de la tunisienne Lina Chaabane, Fatou Kiné Siné du Sénégal et Nicole Kamato, du Liban. 10 œuvres ont concouru dans cette compétition. Le prix a été décerné par Lassaad Zarrouk, directeur général de la Mutuelle assurance de l’enseignement (MAE)
« Les filles qui ont brûlé la nuit » de Sarah Mesfer (Arabie Saoudite)
Prix Lina Ben Mhenni des droits de l’homme
Son jury est composé des tunisiens Bochra Bel Haj Hmia et Hechmi Ben Fraj et de la française Sarah Berthou. Le prix a été décerné par le père de Lina Ben Mhenni, le militant Sadok Ben Mhenni.
« As I want » de Samaher Al Qadi (Palestine)
Tanit d’Or, première œuvre Tahar Cheriaa
Le jury est composé de Sékou Traoré du Burkina Faso, de l’égyptienne Basma, et de Ramses Mahfoudh, de la Tunisie.
« Feathers » de Omar El Zohairy (Égypte)
Prix TV 5 Monde décerné par Zina Berrahal, de TV5 Monde
« Little Palestine » de Abdallah Al Khatib (Palestine)
Mention spéciale
« Captains of Zaatari » de Ali Al Arabi (Égypte)
Palmarès courts et longs métrages documentaires
Le jury est composé de Chloé Aicha Boro du Burkina Faso, Nujoom Al-Ghanem des Emirats Arabes Unis, les françaises Sophie Salbot et Michelle de la Rochefoucauld, le tunisien Hamza Ouni et Necati Sonmez, de la Turquie.
Courts métrages documentaires
9 films ont été sélectionnés dans cette compétition.
Tanit de Bronze
« NE T’ACCROCHE PAS TROP » de SHAIMA AL TAMIMI - YÉMEN
Tanit d’Argent « AND THEN THEY BURN THE SEA » de MAJID AL-REMAIHI - QATAR
Tanit d’Or « SHEPHERDS » de TEBOHO EDKINS - AFRIQUE DU SUD
Longs métrages documentaires
13 films ont concouru dans cette compétition.
Tanit de Bronze « AS I WANT » de SAMAHER ALQADI - PALESTINE
Tanit d’Argent
« LE DERNIER REFUGE » de SAMASSÉKOU OUSMANE - MALI
Tanit d’Or
« YARMOUK, JOURNAL D'UN ASSIÉGÉ » de ABDALLAH AL-KHATIB – PALESTINE
Palmarès courts et longs métrages fiction
Le jury est composé de l’italien Enzo Porcelli et composé de Hoji Fortuna de l’Angola, Tarek El Shennawi de l’Egypte, Gessica Fabiota Geneus du Haiti, Daoud Aoulad-Syad du Maroc, Ahmed Bahrami de l’Iran et Sofiane Ben Farhat de la Tunisie.
Courts métrages fiction
12 films présents dans cette compétition.
Tanit de Bronze
« AU PAYS DE L'ONCLE SALEM » de SLIM BELHIBA - TUNISIE
Tanit d’Argent
« HOW MY GRANDMOTHER BECAME A CHAIR » de NICOLAS FATTOUH - LIBAN
Tanit d’Or
« LIFE ON THE HORN » de MO HARAWE – SOMALIE
Longs métrages de fiction
12 œuvres ont concouru dans cette compétition.
Prix du meilleur montage décerné par Fakherddine Amri
« L’INDOMPTABLE FEU DU PRINTEMPS » de LEMOHANG JEREMIAH MOSESE - LESOTHO
Prix de la meilleure image décerné par Ahmed Bennys
« L’INDOMPTABLE FEU DU PRINTEMPS » de LEMOHANG JEREMIAH MOSESE - LESOTHO
Prix de la meilleure musique décerné par Fedi Ben Othman
« HAUT ET FORT » de NABIL AYOUCH - MAROC
Prix du meilleur scénario décerné par Raja Laamari
« FEATHERS » de OMAR EL ZOHAIRY - ÉGYPTE
Prix de la meilleure interprétation masculine décerné par Nadia Boussetta
Omar Abdi pour son rôle au « LA FEMME DU FOSSOYEUR » de KHADAR AYDERUS AHMED - SOMALIE
Prix de la meilleure interprétation féminine décerné par Helmi Dridi
Demyana Nassar pour son rôle dans « FEATHERS » de OMAR EL ZOHAIRY – ÉGYPTE
Mention spéciale
« AMIRA » de MOHAMED DIAB – ÉGYPTE
Mention spéciale
« PAPILLON D’OR » de ABDELHAMID BOUCHNAK - TUNISIE
Le Tanit de Bronze du long-métrage fiction décerné par Slim Darguechi
« INSURRECTION » de JILANI SAADI - TUNISIE
Tanit d’Argent du long métrage fiction décerné par Ridha Béhi
« L’INDOMPTABLE FEU DU PRINTEMPS » de LEMOHANG JEREMIAH MOSESE - LESOTHO
Tanit d’Or du long métrage fiction décerné par la ministre des Affaires culturelles, Hayet Guettat Guermazi
« FEATHERS » de OMAR EL ZOHAIRY - ÉGYPTE
Le cinéma libyen est ancré dans l’histoire. Les professionnels du secteur ont contribué au rayonnement de la culture libyenne. Toutefois, le climat politique de ces dernières décennies a freiné son développement.
Pourtant, des réalisateurs libyens n’ont pas baissé le bras et ont essayé de se frayer un chemin en formant des petites niches de résistance. Pendant la dernière décennie, un vent de liberté a soufflé sur le pays, faisant apparaître une nouvelle génération de cinéastes qui aspirent à promouvoir leur cinéma à l’échelle maghrébin, arabe et internationale.
Le cinéma libyen est présent lors de la 32ème édition des JCC avec quatre longs métrages de fiction et 11 courts métrages. Cette participation est la plus importante aux JCC depuis 1977. Plusieurs jeunes cinéastes libyens y sont également présents.
Cette édition des JCC met à l’honneur la Libye avec la section « Visions Libye ». C’est dans ce cadre qu’une rencontre a été organisée, le 4 novembre, à la Cité de la culture avec des professionnels du secteur du cinéma libyen.
Cette rencontre a été modérée par Radhwen Ayadi. Ce dernier est revenu sur l’histoire du cinéma libyen mais aussi ses enjeux actuels.
L’un des intervenants était le réalisateur et producteur libyen, Oussama Rezg. Il a souligné que l’histoire du cinéma en Libye remonte à l’année 1911 avec l’avènement de la colonisation italienne. Jusqu’à l’année 1966, il y avait plus de 15 salles de cinéma à Tripoli, la capitale de la Libye et deux salles à Benghazi. Actuellement, il n’y a plus aucune salle de cinéma. Le réalisateur libyen a indiqué également que durant un demi-siècle la Libye n’a produit que 130 films entre courts et longs métrages. Ces films ont été néanmoins l’objet d’une grande censure.
Rezg a relevé que les films libyens produits avant 2011 n’ont pas eu un grand succès auprès du public libyen, ni un rayonnement arabe ou international, à l’exception des films « Al Rissala » et « Omar Al Mokhtar ».
La marginalisation du secteur par les autorités libyennes persiste. Elle a poussé les jeunes réalisateurs libyens à chercher d’autres issues. Le producteur a invoqué, dans ce sens, le rôle des plateformes, à l’instar de « Rouaa » (Visions en français), pour la dynamisation du secteur, et ce, en attendant la structuration de la sphère culturelle dans le pays.
Le réalisateur de film documentaire et directeur de la société « Libye pour les films » a dévoilé le projet de sa société consistant à lancer une plateforme sur internet réunissant tous les acteurs du secteur. Ils ont 250 réalisateurs et techniciens répertoriés jusqu’à aujourd’hui, a-t-il fait savoir. Cette plateforme vise à tisser des liens entre les différents professionnels du domaine et de pouvoir organiser des manifestations cinématographiques. Le but ultime est de souffler une nouvelle ère cinématographique dans le pays.
Gagnant du prix de l’atelier « Chabaka » de la section « Carthage pro » lors de cette édition des JCC, le jeune réalisateur libyen Muhannad Lamin a évoqué les difficultés de réalisation de films en Libye, notamment l’inexistence d’un cadre juridique régissant les sociétés de production et de distribution. Il a déploré également les nombreux tournages des films entravés par l’instabilité sécuritaire. Pour lui, la Tunisie est la bouée de sauvetage des jeunes libyens qui rêvent de faire du cinéma.
Les autres intervenants ont insisté sur la nécessité de renforcer la collaboration tuniso-libyenne dans ce secteur. Ils ont mentionné également l’importance d’une coordination maghrébine concernant les plateformes.
Les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) s’ouvrent, comme c’est la tradition, à la presse internationale, aux critiques du cinéma et à la société civile. Ces derniers décernent leurs prix après avoir visionné des dizaines de films et suite à des délibérations. Dans ce cadre, la cérémonie de la remise des prix parallèles de la 32ème édition des JCC a eu lieu, le vendredi 5 novembre 2021, à l’hôtel l’Africa.
Pour le prix du meilleur mixage de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT)
Le prix du meilleur mixage de l’UGTT est composé de Kaouther Hamri, réalisatrice et assistante réalisateur, l’acteur et professeur universitaire Jamoussi Lassaad et le chef opérateur mixeur du son, Samy Gharbi. Le jury récompense :
Le documentaire « Sur les traces des lettres » de Mohamed Salah Argui (Tunisie)
Pour le prix de la Fédération internationale de la presse cinématographique FIPRESCI
Le jury est composé de la française Nadia Meftaf, auteure, critique et consultante cinéma, l’ukrainienne Elena Rubashevsha, journaliste, critique de cinéma et réalisatrice et Samira Dami, journaliste et critique de cinéma tunisienne.
Le jury récompense :
« L'indomptable feu du printemps » du cinéaste de lesotho Lemohang Jeremiah Mosese
Le prix de la Fédération africaine des critiques du cinéma (FACC)
Le jury est composé de Georges Nzuzi Salambiaku, journaliste et critique de cinéma congolais, Franklin Chukwunonso Ugobude, journaliste et critique de cinéma nigérian et Narjes Torchani, journaliste, critique de cinéma et réalisatrice. Dans le cadre de cette compétition, 11 films africains ont participé à la compétition officielle de longs métrages de fictions.
Le jury récompense :
« Argu » de Omar Belkacemi (Algérie)
La 32ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) met à l’honneur le cinéma belge avec la programmation de films et la consécration d’une table ronde sur les particularités de ce cinéma et les perspectives de connexion entre la Tunisie et la Belgique en la matière. Cette rencontre a eu lieu le 5 novembre, à la Cité de la culture.
Le choix de ce pays est dû à la vitalité saisissante de son cinéma, a affirmé, à l’occasion, le directeur artistique des JCC, Kamel Ben Ouanes. Il s’inscrit également dans la ligne éditoriale du festival qui fait un focus sur le cinéma du Sud mais fait aussi découvrir le cinéma du Nord dans une optique d’ouverture et de dialogue, et ce d’autant plus que la majorité du cinéma du Sud est co-produite par des pays du Nord.
La table ronde a été modérée par le journaliste Haithem Haouel. Les intervenants étaient les tunisiens, Hassen Daldoul, producteur et réalisateur de films, le réalisateur Selim Gribaa, la réalisatrice Sarra Abidi, le directeur spécialiste en post-production, Sahbi Kraeim et Slim Dargachi, directeur général du CNCI. Côté belge, il y avait le réalisateur Thierry Michel et Christian Saelens, directeur général de Wallonie Bruxelles.
Installé en Belgique depuis une dizaine d’années, Sahbi Kraiem a décrit un cinéma belge indéfinissable à cause sa richesse linguistique et culturelle. En effet, la diversité linguistique du pays a ouvert à la voie à des cinémas différents, mais qui se rejoignent. Le cinéma francophone pourrait inspirer le cinéma tunisien par sa volonté d’exigence et d’ouverture. Quant au cinéma flamant, il est plutôt influencé par le cinéma anglophone, a constaté Kraiem. Et de faire savoir que le cinéma belge a obtenu plus de 140 prix en 2020. La Belgique se caractérise aussi par son ouverture en accueillant plusieurs réalisateurs à travers le monde et en se lançant dans des co-productions.
Hassen Daldoul a relevé que l’histoire de coopération tuniso-belge remonte aux années 50 et a été initié par son film « Le fils d’Amr est mort » en 1973. Il a ajouté que le cinéma belge et le cinéma tunisien cherchaient à se libérer de l’hégémonie. De l’hégémonie française pour le premier et de l’arabe pour le deuxième.
Sarra Abidi a renchéri en vantant le caractère décomplexé du cinéma belge qui permet des affinités avec le cinéma du Sud. Pour elle, à travers la coopération avec la Belgique, il est possible de faire des films à petit budget, sortant des sentiers battus mais se tenant à l’exigence de la qualité et à la quête de l’universel.
Selim Gribaa abonde dans ce sens pour souligner l’attractivité de la collaboration avec les belges notamment dans la phase de la post-production en insistant sur le savoir-faire de ce pays en matière de finalisation des films.
Quant à Thierry Michel, il est revenu sur les spécificités du cinéma belge à travers les différentes structures de financements de films en Belgique mais aussi la spécificité du cinéma francophone en particulier. Il a souligné ainsi le caractère cosmopolite du cinéma bruxellois. Cette pluralité se reflète aussi par l’internationalisation des esthétiques et des thématiques engendrée par la présence de cinéastes issus de différents pays sur son territoire. Il s’est félicité de la vitalité du cinéma de son pays. En témoigne sa présence au festival de Cannes en 2021 avec 10 films.
S’agissant des perspectives de collaboration entre le cinéma belge et le cinéma tunisien, Christian Saelens a mis l’accent sur ce qu’il appelle des réalisations fondatrices qui en appellent d’autres, en citant les succès des « N’hebek Hédi », « Noura rêve » ou encore « L’homme qui a vendu sa peau ».
Sahbi Kraeim comme Hassen Daldoul ont regretté, toutefois, que dans ces co-productions, les techniciens soient lésés en étant moins payés que leurs confrères belges. Cette problématique mérite réflexions et issues, ont-ils espéré.
Face à la revendication d’une création d’un fonds commun tuniso-belge, Slim Dargachi, directeur général du CNCI a indiqué que la règlementation belge ne permet pas le lancement de tels fonds mais le CNCI et le Centre du cinéma et de l’audiovisuel belge sont en train d’actualiser la convention bilatérale de co-production entre les deux pays datant de 1997. Cette actualisation permettra un échange plus équitable et fructueux.
Il a mentionné également l’accord de coopération entre les deux pays qui couvre la période en 2019 et 2023. Cet accord permet une coopération sur les volets : patrimoines, institutions (entre la cinémathèque tunisienne et la cinémathèque royale belge) et sur la formation à travers des échanges entre les établissements de formation des deux pays. Le directeur général de Wallonie Bruxelles a indiqué que les rencontres entre professionnels du secteur, au point mort lors du Covid-19, reprendront bientôt. Elles visent, entre autres, d’initier de nouveaux projets.
Depuis sa création en 2014, Takmil a appuyé pas moins de 47 films en phase de post-production. S’agissant de Chabaka, 11 projets en développement ont été accompagnés depuis le lancement de la compétition en 2018.
Le jury composé de Habib Attia, Jessica Khoury et Christophe Rolin se sont réunis le 3 novembre 2021 pour délibérer. Après avoir assisté aux présentations des 8 projets en développement ‘Chabaka’ et visionné 7 copies de travail ‘Takmil’, ils ont décidé le palmarès suivant :
Atelier Chabaka :
Prix OIF 10.000 Euros : Donga de Muhannad Lamin
Prix CNCI 10.000 Dinars tunisien : Dar el Bacha sur la voie des Lumière de Nawfel Saheb-Ett
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Prix MAE 7.000 Dinars tunisiens : The Killing of a Beast de Vusi’ Africa
Prix Durban (prestation de participation à Durban FilmMart en 2022) : Le Chameau Manquant de Cheick N’diaye
Atelier Takmil :
Prix OIF 10.000 Euros : Hayech Mayech de Hicham Lasri
Prix Cedars Art Production- Sabbah Brothers 10.000 Dollars : Sitabaomba de Nantenaina Lova
Prix CNCI 10.000 Dinars Tunisien : La couleur du phosphate de Ridha Tlili
Prix Charbon Studio (prestation de service post-production d’une valeur de 7.000 Euros) : Sitabaomba de Nantenaina Lova
Prix Malmoe Arab Film Festival (invitation à participer à MAFF Industry Days) : La couleur du phosphate de Ridha Tlili
Prix IFT 5.000 Euros : Dirty, Difficult, Dangerous de Wissam Charaf
La 32ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) met à l’honneur cette année le cinéma belge. Dans ce cadre, la première du film « L’empire du silence » du réalisateur belge Thierry Michel aura lieu jeudi 4 novembre à 18h à la salle Le Palace en présence du réalisateur, le délégué Wallonie Bruxelles et le directeur artistique du festival.
Thierry Michel est né le 13 octobre 1952 à Charleroi en Belgique. Professeur, il enseigne le « cinéma du réel » à l’Institut des Arts de Diffusion et à l’université de Liège et dirige également de nombreux séminaires sur l’écriture et la réalisation documentaire partout dans le monde.
Militant de longue date, Thierry Michel est cinéaste, photographe mais aussi journaliste. Il n’a cessé depuis des années de dénoncer les drames et les révoltes du monde en jonglant entre fiction et réalité. Ses œuvres jouissent d’une reconnaissance à l’échelle internationale. Parmi elles, « Mobutu, roi du Zaïre », « Donka, radioscopie d’un hôpital africain » ou encore « Iran, sous le voile des apparences ». Son engagement lui a valu des ennuis mais ne l’a jamais dissuadé de poursuivre son combat pour la dignité et les droits humains.
Dans cette même trame militante, il réalise « L’empire du silence », un film qui documente et dénonce les tueries en République démocratique du Congo depuis la chute de Mobutu.
S’appuyant sur le rapport Mapping de l'Onu répertoriant les exactions commises en RDC entre 1993 et 2003, le réalisateur réclame, à travers son œuvre, justice aux victimes.
Dans le cadre de la 32ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), une table ronde a été organisée, le 3 novembre à la Cité de la culture, sur les JCC et la francophonie. La rencontre, animée par l’universitaire Issam Marzouki, a été en présence de Patricia Caillé, enseignante-chercheuse à l’université de Strasbourg, Emna Mrabet, enseignante-chercheuse en cinéma, et Baba Diop, journaliste, critique de cinéma et universitaire sénégalais.
Diop a souligné que la diversité constitue le socle de la francophonie et non plus la langue puisque les films s’appuient sur des langues nationales. Le cinéma de l’espace francophone est loin d’être homogène et brille par sa diversité, a-t-affirmé. Par conséquent, il convient de le conjuguer au pluriel pour ne plus évoquer un cinéma mais des cinémas francophones. Ce qui rassemble ces pays c’est l’appartenance à une communauté qui est appelée à se renforcer pour promouvoir les cinémas qui la composent, a-t-il martelé. Pour le critique sénégalais, la francophonie soutient certes la production des films mais le problème réside dans la circulation de ces œuvres.
Emna Mrabet a posé les problématiques des définitions de la francophonie, du film maghrébin et du film franco-maghrébin. L’universitaire remonte à l’historique du concept de la francophonie, qui était d’abord un projet politique. Transposé au cinéma, ce concept reste flou, estime-t-elle. Les films maghrébins sont faits dans les langues nationales. La notion de la langue est ainsi dépassée avec la possibilité de doublage et de sous-titrage.
D’après l’universitaire, l’importance de la francophonie intervient dans le domaine de la distribution et de la co-production. En absence d’un accompagnement étatique important, les réalisateurs tunisiens ont souvent recours à la co-production à travers les fonds, à l’instar de L’aide au cinéma du monde ou encore le Fond image de la francophonie. Malgré l’apparition d’autres partenaires (le Suède, le Qatar, etc), la France garde une place primordiale dans la co-production à travers l’Institut français en Tunisie. Mrabet souligne que la co-production impacte la distribution du film à l’étranger, y compris sa sélection dans des festivals d’envergure. L’universitaire s’interroge, cependant, sur les aléas de la dépendance à la co-production, en relevant notamment que les cinéastes risquent de tomber dans la censure dès la phase d’écriture, ce qui est susceptible de brimer leur liberté créatrice. Cette dépendance pose aussi la problématique du devenir des autres films tunisiens qui n’ont pas bénéficié de la co-production et qui souffrent de problèmes de visibilité à l’échelle internationale. Mrabet a relevé, par ailleurs, le nombre important de festivals se réclamant de la francophonie et de festivals consacrés aux cinémas arabes et maghrébins en France et en Europe.
Pour Patricia Caillé, la francophonie est un espace de contestation d’une certaine hégémonie : contre une industrie de divertissement, les films de genre et une culture de masse anglophone. La francophonie est aussi fondée sur un modèle de production avec des films d’auteurs ou encore un réalisme social et politique.
L’universitaire a cité quelques chiffres concernant la circulation des films maghrébins en France durant la période entre 1990 et 2019. Concernant les films coproduits, le nombre moyen d’entrées atteint 35 mille pour le film marocain, 32 mille pour le film algérien et 38 mille pour le film tunisien. Le nombre moyen d’entrées pour les films n’ayant pas bénéficié de co-production est divisé par presque 10. Par contre, le nombre d’entrées avec des femmes protagonistes, c’est de 66 mille entrées pour un film marocain, 82 mille entrées pour un film algérien et 73 mille entrées pour un film tunisien. Ces chiffres démontrent, selon l’universitaire, que le regard français sur le cinéma maghrébin est resté figé. La distribution uniformise les cinémas dans ce pays, dit-elle. Une vision anthropologie persiste également avec un intérêt porté plus sur les questions culturelles et politiques relatives au Maghreb, et non pas vraiment sur un film de cinéma.
Dans le cadre de la 32ème des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), un forum sur les plateformes a été organisé, lundi le 1er novembre, à la cité de la Culture. Les intervenants dans ce débat étaient le producteur et distributeur de films et de séries télévisées, le libanais Sadek Sabbah, Yahia Mgarrech, co-fondateur de la plateforme de streaming tunisienne Artify, le distributeur et exploitant de salles de cinéma, le tunisien Lassaad Goubantini, le professeur émérite à la Sorbonne et fondateur du Centre d’études sur l’image et le son médiatique, François Jost. Le forum a été modéré par Hammadi Bouabid, universitaire et réalisateur.
L’organisation de ce forum intervient dans un contexte où les supports audiovisuels gagnent de plus en plus du terrain. Ceci fait craindre la disparition des salles obscures.
Les problématiques posées par le forum tournaient autour de l’état des lieux des plateformes dans le monde et leur rôle dans la vulgarisation de l’accès au cinéma à un large public. Les intervenants se sont interrogés sur l’apport de ces supports pour favoriser, ou au contraire mettre en péril, l’industrie cinématographique mais aussi pour renforcer les échanges Nord/Sud.
Dans la conjoncture tunisienne, les questions qui se sont posées concernaient la place de l’industrie cinématographique avec l’arrivée de ces plateformes. Sachant qu’en Tunisie, Artify est la seule plateforme nationale dans le marché international SVOD. D’autant plus qu’il reste encore à façonner le cadre juridique et financier de ces supports.
François Jost a présenté l’évolution du cinéma jusqu’à l’apparition des plateformes. Selon lui, ce n’est pas la première fois que le cinéma a été mis en concurrence avec d’autres supports. Le parallèle entre cinéma et télévision s’apparente à celui entre cinéma et plateformes. Il a décrit un monde audiovisuel submergé par le streaming, le podcast, le replay, et autres VOD. Ces plateformes, ont permis, selon l’expert français, de contourner la rigidité des canaux de financement et de distribution classiques en faisant émerger d’autres possibilités pour les jeunes créateurs, contribuant ainsi à la démocratisation de la narration. La télévision demeure toutefois la véritable concurrente des salles de cinéma.
Les plateformes pourraient constituées un complément de financement pour la production de films, a noté Sadek Sabbah. Elles permettraient également une meilleure diffusion des films issus de la région arabe face au faible nombre des salles de cinéma, a souligné le directeur du festival de Luxor, Sayed Fouad.
Pour Hammadi Bouabid, les salles de cinéma et les plateformes ont des publics différents. Ces supports n’ont pas véritablement dévié la fréquentation des salles de cinéma vers le numérique. Les plateformes ne menaceraient pas le cinéma si elles payent les droits d’auteurs et sont légales, a renchéri Lassaad Goubantini. Les véritables menaces sont les sites illégaux. Il relève toutefois l’absence d’un cadre légal concernant ces plateformes. Il a déploré également l’absence d’une chronologie des médias. Celle-ci suppose que le film soit diffusé dans les salles de cinéma, la télévision puis les plateformes streaming.
De son côté, le co-fondateur de Artify a présenté le modèle économique de son site en citant quelques chiffres sur sa fréquentation. Ainsi le film « Regarde-moi » de Néjib Belkadhi a atteint 9 mille visionnages suivi par le film « Dachra » de Abdelhamid Bouchenak avec 7 mille vues. Il a indiqué par ailleurs que 10% seulement de son contenu est monétisé. Yahia Mgarrech a fait savoir, enfin, que sa plateforme brassera large bientôt en couvrant toute la région maghrébine.
Le directeur artistique des JCC, Kamel Ben Ouanes, a conclu en soulignant que la priorité reste d’abord la possibilité de faire des films. La problématique de leur diffusion est ultérieure. D’après lui, la spécificité du cinéma du Sud (cinéma d’auteurs, ayant un ancrage social et en quête d’une nouvelle esthétique) fait que sa vocation n’est pas commerciale.
Dans le cadre de la 32 ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), un master class a été organisé, mardi le 2 novembre, à la Cité de la culture. Ce master class a été animé par l’universitaire et réalisateur, Hamadi Bouabid et en présence du directeur de la photographie (DOP), Tarak Ben Abdallah. Ce dernier a commencé par présenter son parcours : son passage de l’école nationale d’ingénieurs au cinéma mais aussi ses influences cinématographiques et autres. Ayant mené une carrière en Italie, le DOP a façonné l’image de plusieurs films tunisiens et internationaux, à l’instar de « Poupées d’argiles » de Nouri Bouzid ou encore « La Légende de Kaspar Hauser » de Davide Manuli.
Tarak Ben Abdallah a évoqué les particularités de son métier. Il a ainsi parlé du rapport corollaire entre l’image et le récit, et aussi des phases de création cinématographique (les éléments de composition, les équipements, la sensitométrie, la colométrie…). Il a souligné, par ailleurs, les difficultés de son travail face aux impératifs de la rapidité et de l’efficacité qu’imposent certains tournages. La spécificité de la direction de la photographie requiert, selon Ben Abdallah, une certaine élasticité mentale.
Se présentant comme un artisan plutôt qu’un artiste, le DOP a rappelé la nécessité de maitriser les règles du métier avant de s’aventurer à les briser. Cet apprentissage passe par la formation académique, entre autres. Il a toutefois affirmé qu’il préfère ne pas parler de règles mais d’une phénoménologie et d’un positionnement. Recommandant la rigueur, le DOP prône également la nécessité d’une réflexion, propre au directeur de la photographie, dans l’exercice de son métier.
Un état des lieux qualitatif et quantitatif d’un cinéma africain complexe et compliqué
La 32ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) a été une occasion pour l’Unesco pour présenter son rapport sur les industries culturelles et créatives. L’intitulé du rapport est « L’industrie du film en Afrique : tendances, défis et opportunités de croissance ». La présentation dudit rapport a eu lieu, le 2 novembre, à la Cité de la culture, en présence du directeur des JCC, Ridha Behi et du directeur artistique du festival, Kamel Ben Ouanes, et ce devant un parterre de cinéphiles et de critiques tunisiens et africains.
Le rapport contient 217 pages et se décline en langue française et anglaise. Il a été présenté par Toussaint Tiendrebeogo, de l’Entité de la diversité des expressions culturelles. C’est Ahmed Zaouche, membre de l’Entité tunisienne, qui a modéré la conférence.
Tiendrebeogo a exposé les difficultés rencontrées par l’Unesco pour l’élaboration de ce rapport. Il a soulevé, notamment, le manque de collaboration des autorités officielles. S’ajoute à cela, les répercussions du Covid-19 sur l’industrie cinématographique avec la fermeture des cinémas et l’ajournement de la majorité des activités de production. Le rapport ne couvre pas en profondeur l’ensemble du continent africain mais donne des indicateurs intéressants.
Le représentant de l’Entité de la diversité des expressions culturelles a indiqué que le cinéma africain reste globalement démuni en niveau du financement. Des évolutions et des évaluations restent à faire. Le montant alloué à la production ne dépasse pas 5 milliards de dollars chaque année sur un chiffre d’affaires potentiel estimé à 20 milliards de dollars, selon la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI). D’après ce rapport, seuls 44% des pays africains disposent d’une commission du film, à l’instar du Maroc, la Tunisie, l’Afrique du Sud et le Sénégal. Ils sont seulement 55% à se doter d’une politique cinématographique. Mais les lois régissant le secteur sont devenues, parfois, parmi les obstacles empêchant son évolution.
Le rapport de l’Unesco a souligné, par ailleurs, qu’au moins 50% du chiffre d’affaires potentiel du secteur se sont évaporés à cause de l’exploitation illégale des contenus audiovisuels créatifs.
L’expert onusien a dévoilé un ensemble de problématiques qui ont apparu récemment. Parmi elles, la faible présence des femmes (inférieur à 10%). Dans beaucoup de pays arabophones et anglophones d’Afrique comme la Tunisie, le Maroc, le Nigéria, le Kenya, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe, la présence des femmes est plus notable avec environ 30% de femmes travaillant devant et derrière la caméra.
Le rapport relève aussi que l’ancrage culturel de l’Afrique n’est pas suffisamment traité.
Concernant les infrastructures dans la chaîne de valeur cinématographique et audiovisuelle en Afrique, le secteur de la distribution s’est détérioré avec un total de 1651 écrans, soit un pour 787 402 habitants. Cependant une lueur d’espoir jaillira avec de nouveaux investissements français dans les pays francophones d’Afrique de l’Ouest, au Maroc et en Tunisie. Ces investissements tablent sur un triplement du nombre d’écrans dans la région d’ici 2024.
Le rapport a été l’objet de débats. Les participants ont soulevé notamment des lacunes dans l’élaboration du rapport, qui concernent, principalement, la non-prise en compte d’un large panel d’acteurs, issus du monde des professionnels du cinéma et de la société civile. Les intervenants ont déploré le fait que l’organisation onusienne s’est contentée de l’apport des autorités officielles.
Par conséquent, les statistiques sont lacunaires, estiment-ils. Les participants sont revenus également sur la question de l’archivage cinématographique en Afrique face à l’inexistence de cinémathèque dans la plupart des pays africains. Ils ont regretté aussi l’absence d’un cadre juridique régissant le secteur et la marginalisation de la question de la critique cinématographique.
En marge de la 32ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI) a lancé un appel d’offre pour sélectionner quatre sociétés de production cinématographique pour la production exécutive de quatre courts métrages sous la bannière d’« Adaptions cinématographiques d’une Nouvelle puisée dans la production ou le patrimoine littéraire tunisien ».
Les quatre courts métrages sont « Salwa » de la réalisatrice Ines Ben Othman, « Passion littéraire » de Sonia Zarg Ayouna et Ibrahim Letaief, « Pomme d’amour » de Fares Naanaa et « Rira bien…qui… » de Hassen Marzougui.
« Salwa » est adapté de la nouvelle « Wahm Laylet El Hob » (« L’illusion d’une nuit d’amour » en français) de Lassaad Ben Hassine. Le film brosse le portrait d’une jeune femme qui se prostitue, appelée Salwa. Âgée d’une trentaine d’années, elle prend congé de son travail pour partir en quête d’une nuit d’amour et en cherchant par ricochet à restaurer l’enfant brisé qui l’habite. La durée de ce film est 13 minutes.
« Passion littéraire » est tiré de la nouvelle « Sajine El Riwayet » (« Le prisonnier des romans » en français) de Lassaad Ben Hassine. Le film raconte l’histoire de Majdi, passionné par la littérature. Mais son amour passionnel le pousse au crime. La durée de ce court métrage est 18 minutes.
« Pomme d’amour » s’inspire de la nouvelle de Ali Douagi appelée « Nihayet Azeb » (« La fin d’un célibataire » en français). Le film dépeint un monde imaginaire et fantastique ayant l’allure d’une Paradis où se déroule le procès d’Adam et Ève après le vol d’une pomme. Dans ce tribunal, la comédie tient une place importante en adaptant les énigmes actuelles au contexte évoqué. Et à la surprise des accusés, un verdict est rendu…L’œuvre dure 15 minutes.
« Rira bien…qui… » est inspiré de la nouvelle « Jounoun Osstedh » (« La folie d’un professeur » en français ») de Lassaad Ben Hassine. Le film retrace l’histoire d’un professeur fraîchement nommé, qui acquiert une petite voiture de deuxième main. Il a pris rendez-vous avec un courtier pour louer une maison. À la vue de sa voiture, tous les interlocuteurs du professeur changent d’attitude et deviennent aimables, gentils et serviables : le courtier, le propriétaire, le voisin, l’épicier de son nouveau quartier, l’agent de la fourrière (Changuel) du quartier et bien d’autres….La durée de ce court métrage est 15 minutes.
Les projections de ces œuvres sont prévues :
-Jeudi, 4 novembre à 21h30 à la Cité de la culture (salle l’Opéra)
-Vendredi, 5 novembre à 19h00 à la salle Le Mondial
-Samedi, 6 novembre à 19h30 à la salle Le Parnasse
Après le marasme imposé par le Covid-19, les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) reviennent en force. Sous la bannière de « Rêvons, vivons », les JCC 2021 se veulent une ode à l’art, à la créativité, au cinéma, à la vie.
Les honorables invités des JCC ont arpenté le tapis rouge pour faire partie d’une cérémonie d’ouverture haute en couleurs, orchestrée par le brillantissime, Néjib Belkadhi.
Après les mots de bienvenue aux invités du festival, venus en nombre, le directeur des JCC, Ridha Behi a souhaité un bon festival aux invités mais aussi à toutes celles et tous ceux qui constituent l’ADN des JCC, en l’occurrence, le public, fidèle à ce rendez-vous cinématographique, les professionnels du secteur, les journalistes et à l’ensemble des intervenants qui participent au rayonnement du festival.
Défiant tous les obstacles, les organisateurs des JCC promettent une semaine sous les signes de la vitalité, de la richesse et du rêve. Ce festival est, selon Ridha Behi, une occasion pour enterrer, le temps de quelques jours, la hache de guerre, de mettre de côté les rancœurs et les hostilités pour apprécier pleinement des œuvres passionnantes et revenir à l’essentiel : le cinéma.
Une partie de ces films seront jugés par le Jury première œuvre, prix Tahar Cheriaa. Il est composé de Sékou Traoré, du Burkina Faso, Basma de l’Égypte, et Ramses Mahfoudh, de la Tunisie.
Belkadhi a ensuite présenté le jury pour les longs et courts métrages documentaires, qui est composé de Chloé Aicha Boro du Burkina Faso, Nujoom Al-Ghanem des Emirats Arabes Unis, des françaises Sophie Salbot et Michelle de la Rochefoucauld, du tunisien Hamza Ouni et Necati Sonmez, de la Turquie.
Madame la ministre des Affaires culturelles, Hayet Guettat Guermazi a pris également la parole pour souligner l’importance des JCC dans la dynamisation de la scène culturelle tunisienne, arabe et africaine. La ministre a rappelé le soutien indéfectible de son ministère au cinéma tunisien. « Le festival reste un pilier de l’activité culturelle en Tunisie et dans tous les pays du Sud », a-t-elle martelé. Elle également a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération entre les pays du Sud et les pays du Sud avec les pays du Nord. La ministre a souligné également le rôle du cinéma pour prémunir la société et contribuer à son progrès.
Venus plus tard le temps des hommages à celles et ceux qui ont honoré à travers leur parcours exceptionnel le cinéma tunisien, arabe et africain. Il s’agit de l’actrice égyptienne Nelly Karim, du critique de cinéma, Baba Diop, du producteur, Anoir Sadek Sabah et du critique de cinéma et journaliste Khamais Khayati.
À l’occasion de la triste disparition de la réalisatrice tunisienne Moufida Tlatli, le 27 février 2021, un vibrant hommage lui a été rendu. L’actrice tunisienne Hend Sabri, via une vidéo préenregistrée, a évoqué avec émotion la défunte. En se souvenant d’elle, elle a parlé d’une réalisatrice qui a bousculé sa vie.
Parce que la réalisatrice du « Les silences du Palais », parmi bien d’autres, a su transmettre sa passion du cinéma, et a inspiré une autre génération de cinéastes, auxquels les JCC ont consacré toute une section. Il s’agit de « Ciné promesse ». Son jury est composé de la tunisienne Lina Chaabane, Fatou Kiné Séné du Sénégal et Nicole Kamato, du Liban.
Pour son appui à la culture et à la parole libre, les JCC ont lancé le prix Lina Ben Mhenni, dont le jury est composé des tunisiens Bochra Bel Haj Hmia et Hechmi Ben Fraj et de la française Sarah Berthou.
Des hommages spéciaux ont été également accordés à la maquilleuse Hajer Bouhawala, au chef machiniste Hsan Tebbi, à l’acteur Bahri Rahali, à l’actrice Chekra Rammah et au réalisateur Nasreddine Shili.
L’entrée en scène du jury « Longs et courts métrages de fiction » était l’occasion pour présenter la richesse des films qui meublent cette éminente section. Le jury présidé par le producteur italien Enzo Porcelli, est composé de Hoji Fortuna de l’Angola, Tarek El Shennawi de l’Egypte, Gessica Fabiota Geneus de Haiti, Daoud Aoulad-Syad du Maroc, Ahmed Bahrami de l’Iran et Sofiane Ben Farhat de la Tunisie.
La cérémonie d’ouverture a été clôturée en beauté avec la présentation du film d’ouverture « Lingui, les liens sacrés » par son propre réalisateur, Mohamed Salah Haroun.
Les invités ont eu enfin l’occasion de découvrir cette œuvre saisissante.
Le film tchadien « Lingui, les liens sacrés » a été le film d’ouverture de la 32ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) qui ont débuté le 30 octobre 2021.
Sorti en 2021, cette œuvre réalisée par Mahamat Saleh Haroun peint un drame familial poignant. À N’Djaména, capitale du Tchad, Amina élève seule et dans de rudes conditions, son unique fille, âgée de 15 ans. Cette dernière est tombée enceinte et a décidé d’avorter. Anéantie par la nouvelle mais néanmoins résolue à soutenir sa fille, Amina est amenée à se battre pour la protéger. Dans un pays où l’avortement est réprimandé par la religion et la loi, cet acte est non dénué de dangers. Le réalisateur brosse ainsi le parcours bouleversant des femmes qui luttent pour arracher leurs droits.
Présenté dans la sélection officielle, en compétition pour la Palme d’or au festival de Cannes en 2021, ce film n’est pas passé inaperçu à l’échelle internationale.
Son réalisateur Mahamat-Saleh Haroun a été plusieurs fois distingué dans des festivals internationaux. Il a été ainsi primé à Venise, notamment avec le prix spécial du jury pour « Daratt », en 2006. À Cannes, il a déjà été présent deux fois en compétition avec « Un Homme qui crie », en 2010 (prix du jury) et « Grisgris », en 2016. En 2015, il y a présenté, lors d’une séance spéciale, « Hissein Habré, une tragédie tchadienne », un documentaire saisissant sur les victimes du régime d’Hissène Habré, président de la république du Tchad de 1982 à 1990.
L’artiste a occupé également le poste de ministre tchadien de la Culture entre février 2017 et février 2018. Avec « Lingui, les liens sacrés », il revient à sa vocation de réalisateur après son dernier film « Une Saison en France », en 2017.
Avec « Lingui, les liens sacrés », la 32ème édition des JCC marque le début de projection de films sous le signe de l’intensité et de l’engagement.
La 32ème édition des Journées cinématographiques de Carthage débutent ce
samedi 30 octobre 2021 à partir de 17h30. De nombreuses figures
tunisiennes, arabes, africaines, etc, du monde du cinéma seront au
rendez-vous.
L’actrice égyptienne, Nelly Karim, sera parmi les personnalités honorées
lors de la cérémonie d’ouverture. Cet hommage est motivé par le parcours
exceptionnel de l’artiste. Nelly Karim a brillé dans de nombreuses
œuvres de réalisateurs égyptiens de renom, à l’instar de « Alexandrie
New York » de Youssef Chahine, « Clash » de Mohamed Diab, « Un à zero »
de Kamla Abu Zekry, « Al Fil Al Azraq » de Marwan Hamed, « Le Bout du
monde » de Amir Ramsès et de bien d’autres.
Protocole sanitaire JCC 2021 :
La fiche explicative du protocole est mise à la disposition des journalistes sur le site officiel des JCC.
Nous comptons sur votre aimable collaboration pour le respect des mesures obligatoires du protocole sanitaire afin de garantir le bon déroulement du festival.
Arrivée et transport :
Dès votre arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage, vous serez accueillis par nos hôtes et hôtesses en poste qui se chargeront des formalités d’entrées sur le sol tunisien et des procédures douanières et vous assisteront à la réception de vos bagages.
Ensuite notre équipe Accueil et Hospitalité assurera votre transfert de l’aéroport à l’hôtel.
À votre arrivée à l’hôtel, vous recevrez le tote bag du festival contenant divers catalogues pour la session 2021, des informations sur l’ensemble des activités, votre badge presse ainsi que vos tickets / bons de restaurant valables durant toute la durée du festival.
Accréditation / Renseignements :
Les journalistes et photographes des médias accrédités par les Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) doivent se présenter au Bureau de Presse (Media-Center) du festival afin de récupérer les badges MEDIA et les différents documents utiles à la couverture des différentes manifestations du festival JCC2021.
(Media centre : à l’hôtel Africa 2ème étage)
Le badge MEDIA JCC 2021 personnalisé contenant votre photo d’identité, votre nom et prénom. Ce badge permet à son détenteur unique d’accéder aux salles de cinéma (les billets des journalistes sont disponibles par réservation en ligne sur le guichet électronique Teskerti selon les quotas autorisés et la capacité des salles). Le badge offre le libre accès au Media Center, aux différents point-presse, aux débats et conférences.
Nous vous prions de bien vouloir garder votre badge, de façon visible sur vous durant vos déplacements au cours du festival et de ne pas le céder à un tiers.
Accès médias :
En tant que membre accrédité pour la couverture du festival et détenteur de l’accréditation presse JCC 2021 vous avez accès libre aux espaces et événements suivants :
- Centre de presse
- Séances de projections des films (selon la limite des places disponibles pour les journalistes, à réserver à l’avance un jour avant le festival pour toute la période du festival)
- Points presse quotidiens
- Débats-forum
- Conférences
Bureau de presse :
Le bureau de presse (Media Center) est situé à l’hôtel Africa à l’avenue Habib Bourguiba.
Le MEDIA CENTER est quotidiennement ouvert à tous les journalistes et médias accrédités, tout au long du Festival.
- Le Media Center est un espace équipé, dédié aux journalistes, pour la tenue des points presse, des rencontres, débats, etc…
- Cet espace est mis à disposition des journalistes dédié à leur offrir un moment de détente et de convivialité, ainsi qu’un espace de travail et de partage dans le calme et la sérénité entre les séances de projections et interviews...
Le Festival veille à vous assurer les meilleures conditions pour votre mission de couverture de la 32éme édition des JCC par le respect des règles suivantes :
- Le bureau de presse est accessible à tous les journalistes munis de leurs badges presse.
- Les organisateurs ne sont pas responsables en cas d’oubli, de détérioration ou de perte de matériel dans le Media Center.
Demandes d’interviews :
- Pour enregistrer vos demandes d’interviews avec les organisateurs du festival, les cinéastes, acteurs et personnalités présentes, adressez-vous directement au bureau de presse. La demande d’interview se fera en votre nom, en précisant l’artiste interviewé et le média accrédité.
- Afin de coordonner les différentes activités du bureau de presse selon les plannings quotidiens, nous vous prions d’enregistrer les demandes d’interview à l’avance auprès des personnes concernées avec un délai minimum de 24 heures via le mail du département.
- L’équipe de presse œuvre à donner suite à toutes les demandes d’interviews enregistrées. Cependant, la confirmation du rendez-vous dépendra de la disponibilité de la personne concernée (cinéaste, célébrité et / ou du comité directeur).
- Veuillez noter que toutes les interviews auront lieu au Media Center à la Cité de la Culture. Si vous souhaitez enregistrer une interview en extérieur, veuillez en informer le bureau de presse qui vous fournira des permis. Cette demande devra se faire 48 heures avant la date de l’interview.
Projections presse :
Les projections presse se dérouleront du dimanche 31 octobre au mercredi 3 novembre à la salle Tahar Cheriaa suivant le programme joint au mail
JCC en prison :
Les journalistes qui souhaitent couvrir les projections des films des JCC 2021 en Prison sont priés de se munir de la CIN (ou du passeport pour les journalistes étrangers).
Pour avoir accès à ces projections spéciales JCC en prison adressez-vous à Mr. Hatem Boukesra sur le +21625790071 ou par email hatem.boukesra@gmail.com
Tapis rouge, accès & procédures :
Les journalistes accrédités ont accès au tapis rouge (Zone B et zone C) sur présentation obligatoire de leur badge.
Pour les cérémonies d’ouverture et clôture, les journalistes ayant accès au tapis rouge doivent se présenter entre 16h30 et 17h45.
Le point d’entrée se situe à la Z4, accès au parking et le tapis rouge est installé au niveau du hall d’entrée étage 0 pour les photographes (aux niveaux des boutiques) (Zone B)
Tous les invités des JCC seront priés à s’arrêter pour des interviews au niveau du Wall of Fame (Zone C) qui se trouve au foyer de la salle de l’Opéra. Cependant, comme pour tout grand événement médiatique, ceci reste à la convenance des invités (pour les photos ou les interviews.)
Veuillez noter que le badge ne permet pas l’accès à la cérémonie d’ouverture ni à la clôture. L’accès aux deux cérémonies est sur invitation uniquement.
Mention spéciale pour les photographes et caméramans : Les journalistes accrédités qui souhaitent couvrir les cérémonies d’ouverture et de clôture des JCC 2021 doivent s’adresser au bureau de presse pour obtenir un sur-badge couverture permettant d’accéder au tapis rouge.
Les invitations seront envoyées par mail par le département concerné.
Code vestimentaire :
Le code vestimentaire (dress code) officiel pour l’ouverture et la clôture des JCC est : Tenue formelle (Tenue de gala ou Black tie)
Contenu audiovisuel :
L’équipe audiovisuelle des JCC assure la capture et l’enregistrement de tous les aspects du festival.
Le contenu audiovisuel comprendra : des captures photo et vidéos des célébrités, la marche sur le tapis rouge, les arrivées des invités, des photos générales du festival, des couvertures de tous les événements médiatiques : conférences de presse, ambiance générale avant et après la diffusion des films etc...
Les images et les vidéos des événements seront disponibles sur le site officiel des JCC.
Veuillez contacter le bureau de presse des JCC si vous avez besoin d’aide ou de complément d’informations.
Billets de projection publique : Privilège média :
Tous les journalistes et représentants de médias munis du badge du festival JCC 2021 auront accès aux séances de projections de films dans la mesure des disponibilités du quota réservé pour les journalistes. Toutefois, les billets doivent être réservés sur le guichet en ligne de Teskerti :
accreditationjcc.teskerti.tn disponible à partir du 29 octobre en ligne
les réservation au guichet se font aussi au deuxième étage de l’hôtel Africa
Les billets sont disponibles selon le quota.
Vous aurez la possibilité de récupérer les billets pour toute la période du festival à partir du 29 octobre.
Le badge Media donne accès à 3 billets (à récupérer sur présentation du badge media)
(C’est à dire vous aurez accès 3 billets pour 3 films / jour avec votre badge media et ce selon le quota disponible pour les journalistes)
Le public des JCC est informé que le système de billetterie
fonctionnera, à la faveur de cette 32ème session, selon les modalités
suivantes :
L’achat en ligne offre au public la possibilité de réserver leur place
pour tous les films programmés tout le long du déroulement du festival
avec maximum de 3 billets par transaction.
L’achat au guichet permet au public de se procurer leurs billets
uniquement pour le programme de la journée et du jour suivant avec
maximum de 3 billets par personne.
• la capacité des salles pour cette édition est de 50%
• l’accès aux salles se fait avec le certificat de vaccination
Les tarifs appliqués : 2d pour les élèves et les étudiants. 3d pour les
adultes.
Le mercredi 20 cotobre s'est tenu la conférence de presse de la 7ème édition des jcc dans les prisons 2021 à la cité de la culture à la salle Tahar Cheriaa. La conférence de presse a eu lieu en la présence de M. Nizar Salam porte-parole du comité général des prisons et de la rééducation CGPR , M. Ridha Behi directeur général des JCC, Mm Gabriel Reiter représentante de l'OMT et M. Slim Dargechi directeur général du CNCI.
Les journées cinématographiques de Carthage ont organisé, mardi 12 octobre 2021, une conférence de presse pour présenter les contours de la 32ème édition du festival qui aura lieu entre le 30 octobre au 6 novembre prochain. Devant un parterre de journalistes, venus en nombre couvrir l’évènement, le directeur des JCC, Ridha Behi, a exposé les nouveautés de cette édition.
Après les « JCC dans les prisons » et les « JCC dans les régions », la 32ème édition innove avec les « JCC dans les casernes ». Deux récompenses au nom du feu Lina Ben Mhenni, figure de proue de la révolution tunisienne, et du cinéaste libanais Sadek Sabbah ont été créées. Les JCC promeut davantage son rayonnement régional avec, outre la projection des films, l’invitation des cinéphiles venus des régions, pour bénéficier de l’expérience organisationnelle du festival. Au total, les JCC 2021 est composées de 11 sections. 750 films arabes et africains concourent dans cette édition, parmi eux, 200 longs métrages, 550 courts métrages. Le nombre de films tunisiens inscrits s’élève à 18 longs métrages. Parmi eux, 9 documentaires et 9 fictions. 36 courts métrages (5 documentaires et 31 fictions) seront projetés. 45 pays participent à la 32ème édition des JCC dont 28 pays africains et 17 pays arabes.
Le directeur des Jcc comme son directeur artistique, Kamel Ben Ouanes ont souligné le nombre important des films présentés lors de cette édition. Les JCC gardent ainsi son rôle pionnier dans la scène cinématographique arabe et africaine. Pour choisir entre ces nombreuses œuvres, Ben Ouanes a expliqué que l’un des critères est le degré d’inventivité et d’esthétisme dans les formes de narration cinématographique. La forme doit ainsi joindre le fond pour enfanter des œuvres de qualité qui reflètent les tourments du monde arabe et africain. Le deuxième critère est que le film soit destiné au public des JCC. Les JCC ne misent pas sur le star système en vigueur dans certains festivals mais sur le public. « La star, c’est le public », a martelé le directeur artistique des JCC. Ce public est cinéphile et exigeant d’où l’écartement de films commerciaux. Le troisième critère dans la sélection des films est qu’ils puissent engendrer des voies d’échanges et de communications entre le cinéaste et le public.
Le film « Lingui : les liens sacrés » du cinéaste tchadien Mahamat-Saleh Haroun a été distingué pour être le film d’ouverture. JCC garde ses traditionnelles sections, à l’instar de « Regard sur le cinéma tunisien », « Cinéma du monde », ou encore l’invitation de deux pays, l’un du Nord : la Belgique et un autre du Sud : la Libye. Ces deux pays se caractérisent par leur effervescence cinématographique qui mérite qu’on s’y plonge. A l’occasion du Sommet de la francophonie qui aura lieu cette année en Tunisie, un focus sur le film francophone. Les enjeux majeurs du cinéma actuels seront sur la table des discussions lors de nombreux ateliers qui seront organisés. Les ateliers seront des canaux pour débattre mais aussi pour proposer des perspectives, a insisté le directeur artistique.
Conférence de presse
Mardi 12 octobre 2021
Hôtel Laico
Les Journées Cinématographiques de Carthage organisent une conférence de presse pour dévoiler les détails de la 32ème édition et ce le mardi 12 octobre 2021 à partir de 9h30 du matin à l'hôtel Laico.
Le port du masque et la distanciation sociale sont de mise afin de respecter le protocole sanitaire.
Les JCC dévoilent l’affiche officielle de la 32ème édition, signée par Anis Ben Ammar, artiste, graphiste et enseignant universitaire, grand amateur d’art et de culture doté d’une grande expérience depuis les années 2000.
Anis nous livre ici une affiche dont la composition et la balance de couleurs symbolisent le foisonnement de la vie sous le prisme cinématographique : chaleureux et intense, vibrant et joyeux. Le message est clair : les Journées Cinématographiques de Carthage illuminent les rues de nos villes par leurs joie et gaieté.
Notre enfant star, Hend Sabri, qui en est l’actrice principale, nous donne à voir cette mélancolie, hommage à Moufida Tlatli : femme forte et précieuse, son silence-silence des palais- s'habille de khôl et le rouge qu’elle met sur les lèvres donne à penser qu’elle se fait belle pour nous spectateur… pour le Cinéma.
Dans le cadre de la 32ème édition des JCC, le CENTRE NATIONAL DU CINÉMA ET DE L’IMAGE (CNCI) a lancé un appel d’offre pour choisir quatre sociétés de production cinématographique pour la production exécutive de quatre court-métrages sous le thème:
« Adaptations cinématographiques d’une Nouvelle puisée dans la production ou le patrimoine littéraire tunisien» .
la durée des court-métrages est entre 13 et 25 minutes
un comité a sélectionné les quatre court-métrages suivants:
Depuis sa création en 2014,Takmil a soutenu 47 projets en phase post production. Quant à Chabaka, et depuis que cet atelier est devenu compétitif depuis 2018, 11 projets en développement ont été soutenus.
Nombreux sont les films sélectionnés qui ont connu une carrière internationale, primés dans des festivals et dans des plateformes professionnelles.
Cette année les ateliers se tiendront du 1er au 3 novembre 2021.
Grâce au soutien de nos partenaires qui n’ont pas hésité à répondre présent, des bourses d’aide seront octroyées par un jury international.
Cette année nous avons reçu 79 projets en développement dans le cadre de Chabaka dont 14 projets tunisiens, le comité a sélectionné 8 projets.
31 Films en phase de post production dans le cadre de Takmil ont été déposés dont 4 tunisiens et sont sélectionnés 7 projets.
Ont été retenus entre documentaire et fiction les films suivants :
Les projets sélectionnés à l’atelier Chabaka
1- Titre : une famille respectable/ a respectable family -
Fiction
Pays : Tunisie
Réalisatrice : Ismahane Lahmar
Producteur : Rashid Abdelhamid
2- Titre : Dar el Bacha sur la voie des Lumières -
Documentaire
Pays : Tunisie
Réalisateur- Producteur : Nawfel Saheb- Ettaba
3- Titre : Je ne m'appelle pas Asmahan/ My name is not Asmahan -
Fiction
Pays : Tunisie
Réalisatrice : Nidhal Guiga
Producteur : Nawfel Saheb- Ettaba
4- Titre : The killing of a beast/ Le meurtre d’une bête -
Fiction
Pays : Afrique du Sud/ South Africa
Réalisateur : Vusi Africa
Productrice : Naledi Bogacwi
5- Titre : Mehal Safari -
Fiction
Pays : Ethiopie/ Ethopia
Réalisateur : Abraham Gezahagne
Productrice : Tamara Mariam Dawit
6- Titre : Ourjouwan -
Documentaire
Pays : Liban
Réalisatrice : Joelle Abou Chabké
Productrice : Marine Vaillant
7- Titre : Donga -
Documentaire
Pays : Lybie
Réalisateur- Producteur : Mohannad Alamin
8- Titre : Le Chameau Manquant/ The Missing Camel -
Documentaire
Pays : Mauritanie
Réalisateur : Cheikh N’diaye
Productrice : Ilham Raouf
Les films sélectionnés à l’atelier Takmil
1- Titre : L'Arbre du Soir / The Evening Tree -
Fiction
Pays : Tunisie
Réalisateur : Adel Bakri
Producteur : Adel Bakri
2- Titre : La couleur du phosphate/ The color of phosphate -
Documentaire
Pays : Tunisie
Réalisateur : Ridha Tlili
Producteur : Ridha Tlili
3- Titre : Une maison pour Buster Keaton/ A home for Buster Keaton -
Documentaire
Pays : Algérie
Réalisateur : Lamine Ammar Khoudja
Productrice : Rebecca Houzel
4- Titre : Au cimetière de la pellicule / The cemetery of cinema -
Documentaire
Pays : Guinée
Réalisateur : Thierno Souleymane Diallo
Productrice : Martin Maud
5- Titre : Dirty, Difficult, Dangerous / 3D -
Fiction
Pays : Liban
Réalisateur : Wissam Charaf
Productrice : Charlotte Vincent
6- Titre : Haysh Maysh : False Drama -
Fiction
Pays : Maroc
Réalisateur : Hicham Lasri
Producteur : Hicham Lasri
7- Titre : Sitabaomba / Soute à bombes -
Documentaire
Pays : Madagascar
Réalisateur : Nantenaina Lova
Productrice : Eva Lova
Dans le cadre de la 32 ème édition des JCC , deux comités de sélection indépendants se sont réunis pour visionner les
films tunisiens qui ont déposé leur candidature dans plusieurs sections de la compétition officielle. Ces comités ont
choisi les films tunisiens qui seront représentés au sein des compétitions officielles de la 32 ème édition des JCC.
Chaque comité de sélection est composé de quatre membres constitués d’universitaires et de critiques.
Le premier comité a visionné les longs et courts métrages de fiction.
Le second comité/ Jury s’est chargé de visionner les longs et courts métrages documentaire.
Les deux comités attestent de la qualité des 53 films candidatés pour les compétitions officielles. Les films nominés
sont répartis comme suit :
18 films longs répartis comme suit :
9 films longs métrages fiction
9 films longs métrages documentaire
34 films courts métrages répartis comme suit :
29 films courts métrages de fiction
5 films courts métrages documentaire
Après délibération les deux comités de sélection, officielles et indépendants ont sélectionné les films suivants :
Compétition longs métrages de fiction :
1- Insurrection de Jilani SAADI production MADBOX et JS productions
2- une histoire d'amour et de désir de Leyla Bouzid production Blue Monday Productions
3- Papillon d'or de Abdelhamid Bouchnak production Shkoon production et SVP
Compétition courts métrages de fiction :
1- FRIDA de Mohamed Bouhjar production Amilcar Films
2- Au pays de l'Oncle Salem de SLIM BELHIBA production KO Productions
3- Je suis Cide de Tarek SARDI production 3EME GENRE Production
Compétition longs métrages documentaire :
1- Halal Cinéma de Amine Boukhris production Aljazeera Documentary Channel et Donia Films
2- Papi, qu'as-tu fait de ta jeunesse ? de Akram Adouani production Aljazeera Documentary
Channel
3- MANCA MORO de Rim Temimi production NOMADIS IMAGES
Compétition courts métrages documentaire :
1-« Touristes Hors Saison... » de Maher Hasnaoui production Libre Production
2- festina lenta de Baya Mdhafer production JS Productions
L’annonce des films tunisiens dans les sections officielles hors compétitions se fera ultérieurement, notamment dans la
section « regard sur le cinéma » et « séance spéciale ».
Rencontre autour de l’adaptation d’une Nouvelle tunisienne
Rencontre autour de l’adaptation d’une Nouvelle tunisienne
Jeudi 24 juin 2021 - 10h du matin
Salle Tahar Cheriaa - Cité de la Culture
Malgré la richesse de la littérature tunisienne néanmoins sa relation avec le cinéma reste limitée. Quelles en sont les raisons ? Pourquoi la Nouvelle tunisienne reste hors de portée du cinéma et des cinéastes tunisiens ? Ya t-il des outils ou une façon adaptés pour que la Nouvelle soit accessible au cinéma tunisien pour permettre au cinéma d’offrir des adaptations aux cinéphiles ?
Toutes ces questions feront l’objet d’une rencontre autour de l’adaptation de la Nouvelle tunisienne dans le cadre de la 32 ème édition des journées cinématographiques de Carthage. Cette rencontre aura lieu le jeudi 24 juin 2021 à 10h à la salle Taha Cheriaa à la cité de la culture.
La rencontre s’articule autour de trois interventions.
M. Lassaad Ben Hsin (Nouvelliste, essayiste), parlera d’abord de quelques expériences d’adaptation des textes de nouvellistes tunisiens dont notamment Ali Douagi ou Ridha Kéfi, avant de se focaliser, en tant que nouvelliste, sur sa propre expérience avec certains cinéastes tunisiens et étrangers.
La seconde intervention de M.Tarek Ben Chaabane (Scénariste, universitaire), portera sur sa propre expérience de scénariste et aussi de ses travaux académiques, l’intervenant exposera certaines modalités techniques et formelles de l’adaptation. Sa connaissance du cinéma tunisien et ses rapports avec l’art de la Nouvelle, l’intervenant soulignera la différence entre transposition et transfiguration du récit littéraire et la nécessité de dépasser la stérile dichotomie entre fidélité et trahison au texte de la Nouvelle.
Enfin la troisième intervention de M. Tarek Chennaoui (Critique, écrivain égyptien) , le critique cernera la place et le rôle du récit littéraire et plus particulièrement la Nouvelle dans le cinéma égyptien.
La 32ème édition des JCC ne se contentera pas d’ouvrir le débat autour de l’adaptation d’une Nouvelle tunisienne dans le cinéma, mais décide de mettre en place une nouvelle section au sein de sa programmation. En effet le CNCI a lancé un appel à candidatures appelant quatre productions à produire quatre courts-métrages qui seront projetés dans le cadre de la 32 ème édition des JCC. L’appel à candidatures sera clôturé le 16 aout 2021, les sociétés de production devront déposer les candidatures auprès du CNCI à la cité de la culture.
Rappelons que les JCC pour cette année se dérouleront du 30 octobre au 6 novembre 2021.
Après le succès de la session 2020 des Journées Cinématographiques de Carthage, organisées dans la tourmente de la Covid 19, le Ministère des affaires culturelles n’a pas hésité à renouveler sa confiance au réalisateur Ridha Béhi à assurer de nouveau la direction des J.C.C (session 2021).
Ce n’est un secret pour personne que la réussite de la dernière session dans des conditions exceptionnelles : sanitaire, économique et sociale fut un grand défi de ne pas suspendre le festival, comme ce fut le cas pour d’autres manifestations internationales de grande envergure.
Sous la direction de Ridha Béhi, Le nouveau comité directeur de la session 2021, est déterminé à organiser la rencontre de l’espoir et de l’amour du cinéma, en prenant toutes les précautions sanitaires et en assurant toutes les conditions de réussite d’un festival sans failles, répondant ainsi aux attentes du public, toujours au rendez-vous de l’événement.
D’ores et déjà, l’appel à candidature est ouvert aux différentes sections. Aussi, tous les films inscrits lors de la session précédente (2020), seront pris en compte lors de la sélection de la nouvelle édition 2021.
Lien de l’appel à candidature : Inscriptions Films