FATWA(Tunisie) - JCC : 2018 - 102 min


Mahmoud Ben Mahmoud




Brahim Nadhour, le personnage principal du long-métrage Fatwa retourne au pays natal (la Tunisie) pour enterrer son fils Marouane qu’il a eu de son premier mariage. Ce dernier vient de mourir d’un accident de moto. Le père ne parvient à accepter que son fils se soit tué sur une route qu’il connaissait aussi bien. Les rapports de police et les affirmations des voisins et des amis ne lèvent pas totalement le doute du père meurtri qui se sent responsable de cette tragédie car c’est lui-même qui avait offert la moto à son fils. Dans sa quête des circonstances exactes de la mort de son enfant, il découvre la face cachée de sa vie en apprenant qu’il avait intégré le salafisme, ce mouvement extrémiste qui prône un islam radical. Il découvre aussi que la femme de son premier mariage, écrivaine et députée, vit sous menace des intégristes musulmans qui infestent désormais le quartier. Dès lors, il se lance corps et âme à la recherche du responsable de la mort de son enfant. Ce drame de 102 minutes immerge le cinéphile dans l’univers dangereux du terrorisme islamique que vivent beaucoup de pays depuis quelques années.

Au-delà de ce thème fréquemment traités par de nombreux cinéastes, Mahmoud Ben Mahmoud, le réalisateur de ce long-métrage, a su donner un autre regard sur le monde musulman, celui de la femme musulmane qui n’accepte pas la dénaturation de l’islam qui est, somme toute, une religion de paix. À travers Loubna, la mère de Marouane, le personnage incarné par la talentueuse Ghalia Benali, on découvre le courage de la femme qui ne choisit pas la voie de la facilité en tenant bec et ongles à ses convictions malgré les menaces de mort qui pèse sur sa vie. Dans cette œuvre, on découvre avec amertume également que derrière les oripeaux de l’islamisme rigoriste peuvent se cacher des visées moins avouables comme par exemple éliminer l’amant de sa femme. Dans Fatwa, la limite entre la fiction et la réalité est moindre. Tourné en langue arabe et dans le décor typique d’une ville maghrébine, le film possède une touche d’authenticité qui influe sur sa qualité.

Par Nzeyimana
(Extraits)

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