Like Salt(Liban) - JCC : 2018 - 25 min


Darine Hotait




Comment est-ce que Like Salt vous est venu à l’esprit ?
Like Salt est le fruit de plusieurs questionnements. Certains étaient personnels et il n’y avait que la narration qui me permettait de trouver des éléments de réponse. Avant ça, j’avais écrit une courte histoire, intitulée Salt, pour la publier dans mon recueil de nouvelles.

C’est une histoire très personnelle, lorsque j’étais petite, et qui raconte plus particulièrement la transition qu’il y eut entre ma vie au Liban et celle qui allait se faire aux États-Unis. Quand j’ai commencé à me pencher sur cette période, où je me posais beaucoup de questions et où il y eut des moments de révélation et de blessures profondes, j’ai réussi à mettre en ordre l’histoire que je voulais raconter.

J’ai alors commencé à écrire un long-métrage, qui est à ce jour encore en train de se développer et que j’ai appelé Like Salt. J’ai pensé que réaliser un court-métrage à partir de celui-ci serait une bonne idée pour me laisser de la place tout en explorant mon personnage et son parcours, même si dans le court-métrage le personnage est à un stade différent de sa vie que dans le long-métrage.

À ce moment-là, ma mère était en voyage au Liban avec mon frère pour l’été. Ils furent coincés là-bas et il nous fut impossible d’établir une communication avec eux pendant quelques jours. Ce fut horrible.

Personne ne savait s’ils étaient en vie ou non parce qu’ils étaient dans le sud de Beyrouth, vraiment à côtés des endroits qui furent bombardés. Ça m’a permis de planter le décor: une fille rongée par une guerre, qui est à l’étranger, et qui essaye d’avoir une vie normale dans un pays qui ne comprend rien à sa frustration. Mais ce film n’est pas pour autant autobiographique. Même si l’histoire que je viens de vous raconter y est pour beaucoup, la narration est totalement fictive.

Par Joan Grandjean
(Extraits)

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