CNCI
JCC 2023

Focus la Jordanie


« Focus 2023 » consacré au cinéma jordanien

L’industrie cinématographique en Jordanie, s’est véritablement développée durant les vingt dernières années après une période caractérisée principalement par des expériences de production de séries télévisées.

Le vrai élan s’est manifesté avec le film « Captain Abu Raed » (2007) réalisé par Amin Matalqa, considéré comme étant le premier long métrage jordanien réalisé depuis des décennies. De nombreux films indépendants ont suivi par la suite dont notamment « Transit Cities », « Recycle », « Blessed Benefit », « Theeb », « 3000 Nights » « Salma’s Home » etc.

L’année 2003 marqua un tournant avec la création de la Commission royale du film de Jordanie (The Royal Film Commission Jordan RFC), l’instance qui va désormais s’occuper de l’organisation du paysage cinématographique afin que le film jordanien puisse se tailler une place dans les compétitions et rayonner dans le monde arabe et à l’échelle internationale. Une structure qui va mettre à profit tous les moyens pour encourager les industriels du cinéma, notamment les jeunes et ce, à travers la création du Fonds d’Aide.

En tant qu'institution publique, la Commission RFC a été créée dans le but d'encourager les cinéastes de Jordanie et de la région à s'exprimer à travers la réalisation de films et en fournissant un cadre propice où les créateurs du monde arabe peuvent réaliser librement des films en collaboration avec les cinéastes les plus réputés du monde.

La Commission propose de multiples opportunités de formation ciblant différents niveaux de réalisation cinématographique et organise des projections de films non commerciaux en collaboration avec des partenaires du monde entier tout au long de l'année. En outre, elle a élargi ses activités en créant six centres cinématographiques dans le Royaume, tout en gérant également un fonds de soutien disposant de plus de 750 000 dollars par an, grâce auquel de nombreux films jordaniens, d’ailleurs qui ont été primés, ont bénéficié de financements, tels que « Les Filles d'Abdul Rahman » de Zaid Abu Hamdan, « Farha » de Darin J.Salam et « Alleys » de Bassel Ghandour.

En 2015, et pour une première dans l’histoire du cinéma jordanien, un long métrage fiction, soit « Theeb » (2015) de Naji Abou Nowar, représente officiellement la Jordanie aux 88èmes Oscars, une œuvre qui a été d’ailleurs fortement saluée.

Cette notoriété acquise est traduite par les nombreuses sélections de films jordaniens dans de prestigieux festivals pour ne citer que le premier long métrage, « Inshallah un enfant » d’Amjad Al-Rasheed sélectionné à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes en 2023 etc.

Outre les incitations financières, le soutien gouvernemental à l’industrie cinématographique, la qualification des acteurs et des techniciens locaux, la Jordanie, grâce, à ses atouts naturels de charme et à ses sites archéologiques exceptionnels, est devenue peu à peu une destination prisée pour les vétérans de l’image et un idéal plateau de tournage en plein air donnant naissance aux premiers films à succès pour ne citer que le film aux 7 Oscars, « Lawrence d'Arabie » de David Lean tourné à Wadi Rum en Jordanie en 1962 et « Indiana Jones et la Dernière Croisade » de Steven Spielberg tourné à Petra en 1988.

D’autres gloires s’en suivent pour des films étrangers tournés en Jordanie comme à titre d’exemple «The Hurt Locker » de la réalisatrice Kathryn Bigelow qui a remporté six Oscars en 2010.

Plusieurs autres réalisateurs de renommée mondiale considèrent la Jordanie comme l'un de leurs lieux de tournage préférés, pour ne citer que le cinéaste Ridley Scott qui a choisi ce pays pour le trour de manivelle, à plusieurs reprises, pour ses films, "Seul sur Mars » (The Martian), "Tout l'argent du monde" et "Prometheus". Après l'énorme succès de son film "Incendies", le réalisateur Denis Villeneuve a, lui aussi, filmé des parties importantes de "Dune" et "Dune 2" en Jordanie.

Ainsi, durant les 20 années d’existence du RFC, la Jordanie a enregistré une évolution remarquable dans la production cinématographique aussi bien sur le plan du nombre de productions ou de l’émergence des industriels de cinéma et des métiers annexes. Une dynamique qui a bien préparé la voie pour la création du Festival international de cinéma de Jordanie en 2020. Tout naissant, il a réussi à ouvrir de nouvelles perspectives aux productions jordaniennes pour se mettre en peloton et rejoindre la cour des grands.

C’est pour cela, les JCC qui demeurent depuis toujours une aubaine ouverte à toutes les expériences arabes et africaines, ne peuvent passer sous silence ces diverses expressions artistiques à profusion, en donnant l’occasion, aux publics de ces journées, qu’ils soient tunisiens ou invités de tous bords, de découvrir ce cinéma qui s’affirme par sa nouvelle dynamique et de prendre connaissance de l’expérience jordanienne d’avant-garde, qui est parvenue à bien se positionner dans le cinéma du monde.

Ainsi, le Royaume de la Jordanie, représenté dans la section « Focus 2023 » consacrée au cinéma jordanien dans le cadre de la 34ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage, sera présent avec dix films : cinq longs métrages et cinq courts.

Les 5 longs métrages :

  • “Theeb” de Naji Abu Nawar (2014)
  • “Abdul Rahman’s Daughters” de Zaid Abu Hamdan (2021)
  • “The Alleys” de Basil Ghandour ( 2020)
  • “Farha” de Darren J. Salam (2021)
  • “Little Souls” de Dina Nasser (2019)

Les 5 courts métrages :

  • “A Truce” de Saleh Khatibah (2020)
  • “Kroka” de Samer Batikhi (2022)
  • “Give up the Ghost” de Zain Duraie (2019)
  • “Tala’vision” de Murad Abu Eisheh (2021)
  • “Diana” de Maysoon Khaled (2020)

Diana

Diana
Maysoon Hbaidi - Jordanie (2020)

FARHA

FARHA
Darin J. Sallam - Jordanie (2021)

THEEB

THEEB
Naji ABU NOWAR - Jordanie (2014)

Kroka

Kroka
Samer Battikhi - Jordanie (2022)

Truce

Truce
Saleh Khataybeh - Jordanie (2020)