Les Journées Cinématographiques de Carthage, doyen des festivals africains et arabes, se portent bien. De biennales jusqu’en 2014, elles sont devenues annuelles, grâce au foisonnement des cinématographies africaines et arabes. 2016 a été l’occasion de fêter le 50ème anniversaire des JCC. 2017 a été l’année du bilan et des reformes. 2018 sera l’année de la confirmation des choix de l’année passée et l’occasion de mettre plus en perspective les JCC sur les plans régional et international. L’aspect festif et populaire des JCC est important et le festival reste incontestablement la plus grande fête du pays, la seule qui transforme le visage de Tunis en drainant un public incroyable et bon enfant (plus de 200 000 spectateurs dans les salles et plus de 2 million de personnes dans l’hypercentre de Tunis en 8 jours). Mais il a fallu recentrer le festival sur ses fondamentaux:
2018 a été l’année de lancement d’un énorme projet culturel, la Cité de la Culture, en plein centre
de Tunis. Cette réalisation, probablement la plus importante d’Afrique et du monde arabe, fait la
part belle au cinéma, avec 6 salles de spectacles et de cinéma et le lancement de la Cinémathèque
Tunisienne, devenue réalité.
Les JCC ont doublement investi cet espace, puisque nos locaux définitifs y sont logés, et qu’une
partie importante de notre programme y sera organisée, avec des conditions d’accueil et techniques
d’une excellente facture.
Bloquez vos dates car nous vous attendons à Tunis du 3 au 10 Novembre 2018.
Cinquante-trois ans (1966-2018), c’est l’âge de la maturité pour le premier festival arabo-africain
dans le monde.
La session 2018 garde sa vocation première et s’enrichit d’un apport issu des pays
d’Afrique lusophones et anglophones ainsi que celui de la diaspora.
Les films de la 29ème session nous révèlent des regards dévoilant l’étendue des problématiques
actuelles, parfois la particularité des rapports familiaux dans la complexité quotidienne, et
d’autres fois, la focalisation sur les traversées turbulentes du « No Man ‘s Land » de frontières
infranchissables et morbides.
Des films qui s’attachent à scruter l’absurdité humaine dans ses conflits avec ses propres
réalités et donnent à voir une expression cinématographique personnelle et innovante.
Les cinéastes présents dans cette édition, qu’ils soient confirmés ou non, dédaignant les vraies
fausses réussites commerciales, loin du leurre médiatique, abordent, avec audace et créativité,
ces thématiques qui nous concernent tous.
Des cinéastes qui remettent en question l’expression de l’image cinématographique dévoyée par
le système audiovisuel et ses moyens hégémoniques de diffusion (internet, réseaux sociaux ….)
diluant les oeuvres dans la banalité.
Les JCC ouvriront largement leurs écrans, à leur public avisé, les palettes des nouvelles
écritures cinématographiques révélant ainsi un cinéma courageux et émouvant.
En tout, ce ne sont pas moins de 200 films qui seront présentés, toutes sections confondues,
dont la plupart sont récents ou inédits.
La magie de l’image cinématographique reste plus que jamais présente où la dureté des sujets
et des thématiques n’exclut pas le «beau».
Dans ce monde factice, les JCC revendiquent leur expression festive et spirituelle tout au long
de ce rendez-vous annuel.