Néjib Ayed : Directeur Général

Néjib Ayed : Directeur Général JCC 2018

Les Journées Cinématographiques de Carthage, doyen des festivals africains et arabes, se portent bien. De biennales jusqu’en 2014, elles sont devenues annuelles, grâce au foisonnement des cinématographies africaines et arabes. 2016 a été l’occasion de fêter le 50ème anniversaire des JCC. 2017 a été l’année du bilan et des reformes. 2018 sera l’année de la confirmation des choix de l’année passée et l’occasion de mettre plus en perspective les JCC sur les plans régional et international. L’aspect festif et populaire des JCC est important et le festival reste incontestablement la plus grande fête du pays, la seule qui transforme le visage de Tunis en drainant un public incroyable et bon enfant (plus de 200 000 spectateurs dans les salles et plus de 2 million de personnes dans l’hypercentre de Tunis en 8 jours). Mais il a fallu recentrer le festival sur ses fondamentaux:

  • - Confirmation de la vocation africaine et arabe et un meilleur équilibre entre l’Afrique et les pays arabes en termes de films et d’invités.
  • - Confirmation de la volonté d’être un festival du Sud, un forum tricontinental avec l’Afrique, l’Asie, l’Amérique Latine et un zeste de méditerranéen. Cette année, nos invités d’honneur sont: l’Irak et l’Inde pour le monde arabe et asiatique, le Sénégal pour l’Afrique, et le Brésil pour l’Amérique Latine.
  • - Approfondissement de l’option créative, cinéphilique et pourquoi pas militante du festival, cette tendance étant au coeur du combat pour l’émancipation de l’Afrique et du monde arabe.
  • - Le renforcement de Carthage Pro, la plateforme professionnelle des JCC, espace incontournable, incubateur d’idées et de projets, lieu de réseautage entre les professionnels du Sud et leurs homologues du Nord.
  • - La poursuite de la politique de décentralisation des JCC, par l’amorçage de la création de 4 festivals dans d’autres villes de l’intérieur du pays, qui devraient rapidement devenir indépendants des JCC (Siliana, Kasserine, Nabeul et Sfax).
  • - Les JCC dans les prisons ayant été une réussite, sera reconduit dans 6 unités carcérales sur tout le pays.


2018 a été l’année de lancement d’un énorme projet culturel, la Cité de la Culture, en plein centre de Tunis. Cette réalisation, probablement la plus importante d’Afrique et du monde arabe, fait la part belle au cinéma, avec 6 salles de spectacles et de cinéma et le lancement de la Cinémathèque Tunisienne, devenue réalité. Les JCC ont doublement investi cet espace, puisque nos locaux définitifs y sont logés, et qu’une partie importante de notre programme y sera organisée, avec des conditions d’accueil et techniques d’une excellente facture.

Et donc, vivent les JCC !
Vive le Cinéma !

Bloquez vos dates car nous vous attendons à Tunis du 3 au 10 Novembre 2018.


Lamia Belkaied Guiga : Déléguée Générale Artistique

Lamia Belkaied Guiga : Déléguée Générale Artistique  JCC 2018

Cinquante-trois ans (1966-2018), c’est l’âge de la maturité pour le premier festival arabo-africain dans le monde. La session 2018 garde sa vocation première et s’enrichit d’un apport issu des pays d’Afrique lusophones et anglophones ainsi que celui de la diaspora. Les films de la 29ème session nous révèlent des regards dévoilant l’étendue des problématiques actuelles, parfois la particularité des rapports familiaux dans la complexité quotidienne, et d’autres fois, la focalisation sur les traversées turbulentes du « No Man ‘s Land » de frontières infranchissables et morbides.
Des films qui s’attachent à scruter l’absurdité humaine dans ses conflits avec ses propres réalités et donnent à voir une expression cinématographique personnelle et innovante. Les cinéastes présents dans cette édition, qu’ils soient confirmés ou non, dédaignant les vraies fausses réussites commerciales, loin du leurre médiatique, abordent, avec audace et créativité, ces thématiques qui nous concernent tous.
Des cinéastes qui remettent en question l’expression de l’image cinématographique dévoyée par le système audiovisuel et ses moyens hégémoniques de diffusion (internet, réseaux sociaux ….) diluant les oeuvres dans la banalité.
Les JCC ouvriront largement leurs écrans, à leur public avisé, les palettes des nouvelles écritures cinématographiques révélant ainsi un cinéma courageux et émouvant. En tout, ce ne sont pas moins de 200 films qui seront présentés, toutes sections confondues, dont la plupart sont récents ou inédits.
La magie de l’image cinématographique reste plus que jamais présente où la dureté des sujets et des thématiques n’exclut pas le «beau». Dans ce monde factice, les JCC revendiquent leur expression festive et spirituelle tout au long de ce rendez-vous annuel.

Vivons ces moments dans le partage!