Vers de nouvelles formes de financement du Cinéma : Le Tax Shelter

Les Cinémas Africains et Arabes ont connu une formidable explosion de créativité lors de la dernière décennie. Malheureusement l'éternel problème du financement des films continue à être une épée de Damoclès sur la tête des producteurs et des réalisateurs des pays du Sud.

Ces industries du cinéma dépendent surtout des aides de l'Etat, mais en ces temps de crises, les finances publiques sont elles-mêmes sous pression et les priorités n'incluent pas le cinéma. Pourtant, au-delà des succès cinéphiliques, l'industrie du cinéma est génératrice d'emplois, de revenus et de développement.

Typiquement, dans des pays comme la Tunisie, grâce à différentes aides, l'état finance les films à hauteur de 35% maximum. Si les producteurs les plus aguerris et les plus « bancables » sont suffisamment ingénieux pour trouver des financements supplémentaires auprès de quelques bailleurs de fond d'autres pays et d'ONG, il n'en demeure pas moins que les fins de tournages sont très souvent difficiles pour une industrie qui emploie environ 5 000 personnes directement et 25 000 personnes indirectement.

Afin de garantir des ressources nouvelles et locales aux cinémas du Sud, il est nécessaire d'impliquer les investisseurs privés, nationaux d'abord et internationaux par extension.
Le seul encouragement est de leur offrir des incitatifs fiscaux créatifs qui les encouragent à investir dans la production cinématographique, non pas uniquement en tant que mécènes mais en tant qu'investisseurs qui peuvent profiter d'un retour sur leur investissement.

Pour cela, il existe des exemples de réussite en matière de fiscalité progressive, avec des retombées financières positives pour les producteurs, les investisseurs et même les états dont les recettes fiscales augmenteront à terme par le simple fait de la multiplication des tournages cinématographiques.

Les Journées Cinématographiques de Carthage, par leur plateforme professionnelle Carthage Pro, organisera le 5 Novembre 2018, une conférence internationale intitulée « Vers de nouvelles formes de financement du Cinéma : Le Tax Shelter ».

Le Tax Shelter est un mécanisme fiscal qui offre des crédits d'impôts exceptionnels aux entreprises investissant dans le cinéma. Cette conférence présidée par Mr Hakim Ben Hamouda, ancien ministre de l'économie et des finances de Tunisie, verra la présence de grands spécialistes du financement du cinéma et présentera des expériences réussies dans d'autres pays.

Nous verrons en particulier l'expérience de la Belgique qui grâce à son tax shelter a réussi à décupler sa production cinématographique en moins de 15 ans.

Nous aurons aussi les témoignages de producteurs ayant profité de ce types de mécanismes et l'expérience du ministère des finances belge avec des chiffres concrets sur les retombés en termes de ressources financières pour l'Etat Belge.